Cet album, paru en avril 2024, a été pour moi une surprise de fin d’année. Merci à la National Public Radio américaine (NPR) de l’avoir recensé. Prece est une création qui synthétise parfaitement la musique brésilienne du 21e siècle. En puisant dans la tradition tout en utilisant au mieux ce que la technologie d’aujourd’hui permet de réaliser au niveau sonore.
En ressort toute une série d’oracoes (oraisons) au Brésil et à la vie, qui apparaissent assez rapidement comme des mouvements d’une même pièce. Prece signifie Prière en portugais. Luiza Brina chante souvent en dialogue avec des invités, dont la mexicaine Silvana Estrada.
Cela étant dit, c’est d’abord l’extrême beauté des arrangements musicaux qui éblouit. Des cordes et des vents jumelés à des percussions brésiliennes et avec un soupçon d’électronique. Nous sommes emportés et transportés dans la diversité du Brésil, de la jungle sauvage à l’urbanité sauvage en passant par le Sertao tranquille. Cet opus gagne à être réécouté plusieurs fois. On ne cesse d’y découvrir de nouvelles couches musicales.
Il aura fallu dix ans de travail pour aboutir à cet album de prières et d’oraisons « laïques », a précisé Luiza Brina, qui joue également de la guitare. C’est un disque que ne désavouerait certainement pas Caetano Veloso, ni Milton Nascimento. Cependant, Luiza Brina est sa propre patronne, n’en doutez pas.