Let the Evil of His Own Lips Cover Him et All Bitches Die en 2017, Caligula en 2019, Sinner Get Ready en 2021. À peine mis en circulation, ce dernier enregistrement de Lingua Ignota (l’Américaine Kristin Hayter) l’a menée à une dialectique relativement comparable à celle observée dans ses enregistrements précédents : enchevêtrement, accrochage, collision, déchirure, suture, symbiose. Avec ceci en prime : la portion plus soyeuse plus douce de son expression n’a jamais atteint de tels sommets, ce qui devrait contribuer à la croissance de son rayonnement. Cette Lingua Ignota, langue inconnue si vous préférez, marie les musiques sacrées d’Europe et d’Amérique, les folklores d’Europe et d’Amérique, le chant des Appalaches, le chant choral, cette voix de contralto. La dialectique dure de Kristin Hayter honore le concept de langue inconnue en invitant dans ses chants et musiques quelques ondes violentes et sombres, échos de dark ambient, doom metal et autres musiques fortes en aspérités. La voix de Kristin Hayter est toujours extraordinaire, unique en cela qu’elle a couvert une très vaste part du spectre émotionnel, du recueillement céleste à son contraire, de la brume cristalline au cataclysme. Or cette sublime fréquentation des extrêmes est moins prononcée avec Sinner Get Ready, sa conceptrice et interprète se trouve adoucie, allégée… tout en conservant son mordant. Le chantier est encore récent, on peut d’ores et déjà parler d’une œuvre importante. Or, ce parcours menant à Lingua Ignota est pavé d’une solide éducation sur les formes et enjeux esthétiques, et d’une créativité hors du commun pour réussir un tel assemblage. Le passé complexe de Kristin Hayter ne peut être dissocié de son envergure intellectuelle et de son immense talent de créatrice. Pour exprimer musicalement de tels contrastes émotionnels, il faut avoir souffert, cherché, réfléchi, ressenti très fort pour ainsi créer cette langue inconnue.
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