Avec son projet SiP, le claviériste de Chicago Jimmy Lacy produit une musique introspective « en phase avec ma propre horloge et mes propres rythmes », comme il le dit. Les motifs s’enchaînent lentement, les maladresses passent sans qu’on les remarque et les moments d’expression jazz sont juste assez discrets pour ne pas rompre le charme.
Bien qu’elles soient sans prétention les méditations égocentriques de SiP n’en sont pas moins charmantes et foisonnantes. Sans doute est-ce parce qu’elles ont vu le jour dans un bar à cocktail plutôt que dans un ashram à flanc de montagne. Comme il devait meubler des plages de trois heures avec de la musique d’ambiance, Lacy en a profité pour explorer les mécanismes de la musique méditative de longue durée, conçue pour ne pas déranger mais plutôt inspirer.
Lorsque des séances radio ont suivi, l’intimité à distance du médium est venue confirmer les qualités de la musique de SiP, manifestes sur ce deuxième album : présente sans insistance, convaincante avec légèreté.