Incantations peut être perçu comme la synthèse des quatre variations précédentes de l’hommage funèbre au paternel Stevens, sous le thème Convocations. Ce cinquième et dernier chapitre de l’ambitieux concept comporte des éléments qui vont de la guimauve new-age à l’ambient expérimental, comme s’il lui fallait réconcilier le spectre entier de l’univers électronique. Voilà, somme toute, un travail très ambitieux et… relativement réussi. On y débusque d’excellents éléments à travers cette architecture paysagère des sons, particulièrement dans le quatrième album au programme de Convocations. Çà et là, on y trouve aussi des clichés, séquences de remplissage, emprunts directs à tant d’œuvres électroniques… généralement peu connues du public de Sufjan Stevens. Convenons de son courage à imposer une musique sans paroles, sans structures chansonnières, convenons également que son génie consiste à juxtaposer sa connaissance de la musique contemporaine instrumentale ou électronique à des formes chansonnières. Mais… sans la forme chanson, qu’en est-il? Isoler cette connaissance de la structure chansonnière n’est pas une garantie de succès. Convocations est certes un pas dans la bonne direction, de là crier au génie…
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