Destroyer offre son treizième album intitulé Have We Met. L’imprévisible et captivant Dan Bejar, leader de la formation, surprend encore. De très belle manière, d’ailleurs. Les dix chansons de cet opus réalisées par John Collins (il a aussi assumé la basse, les synthétiseurs, la programmation) sont d’une savoureuse désinvolture contrôlée. Tel que l’a exprimé le collègue Patrick Baillargeon, Bejar n’a pas délaissé le ton théâtral qui l’a toujours caractérisé ni son côté bowiesque. On peut d’ailleurs apprécier ces univers sur la jolie pièce qui ouvre le disque, Crimson Tide, ou encore sur le morceau Cue Synthesizer. Moins sinistre ou gothique que sur ses trois précédents disques (Kaputt, Poison Season et Ken) Have We Met est un beau mélange de musique cérébrale et sensible : les riches atmosphères de synthé côtoient de savants arrangements de guitare (exécutés par l’autre complice Nicolas Bragg) et de basse bien domptée, sans oublier la voix sensuelle et affirmée du quadragénaire de Vancouver. L’album présente même quelques pièces au ton enjoué, comme la superbe It Just Doesn’t Happen. Relativement accessible, le récent travail de Destroyer (lire de Bejar) aurait été inspiré des derniers disques de Leonard Cohen, de bandes sonores comme celles de Pretty In Pink et White Nights ainsi que… du hip-hop des années 1980. Allez comprendre! Qu’à cela ne tienne, ce monde de légère grisaille et de pieds-de-vent créé par le groupe est fort réussi et inspirant. Cette fois, pas de monde étouffant ou cynique. Les textes de l’auteur-compositeur-interprète sont parfois sibyllins, mais l’offrande est beaucoup plus invitante que les précédentes. Enfin, de nombreux récalcitrants à la musique de Destroyer pourront y adhérer sans trop d’appréhension. La déroute de Bejar est ici très enthousiasmante, voire ordonnée et séduisante. Collins cherchait un son cool pour Destroyer… c’est réussi.
Tout le contenu 360
Critique d'album électronique/americana/folk/jazz 2025
Everything is Recorded – Richard Russell is Temporary
Par Michel Labrecque
Critique d'album hip-hop/Hip Hop 2025
Wu-Tang Clan & Mathematics – Black Samson, the Bastard Swordsman.
Par Stephan Boissonneault
Interview
Classica 2025 présenté par Marc Boucher: Mers intérieures avec Marianne Lambert
Par Alain Brunet
Interview jazz
Le jazz au Festival international de jazz de Montréal expliqué par Modibo Keita
Par Alain Brunet
Critique d'album classique occidental/classique 2025
Dalit Hadass Warshaw, Boston Modern Orchestra Project / Gil Rose – Sirens
Par Réjean Beaucage
Critique d'album musique de film 2025
Howard Shore/Orchestre Philharmonique de Radio France – Shore : Anthology
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2025
Quatuor Diotima – Boulez : Livre pour quatuor
Par Frédéric Cardin
Critique d'album électronique/classique occidental/classique 2025
LMNL – Rainbow
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2025
Tamara Stepanovich – Organised Delirium
Par Frédéric Cardin
Critique d'album expérimental / contemporain/expérimental/rock 2025
stef.in – Icterus II
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2025
Jack Van Zandt – A Chaos of Light and Motion
Par Frédéric Cardin
Critique d'album électronique/dream pop/pop 2025
Tommy Crane – Reality Curated: Live at Ursa
Par Frédéric Cardin
Critique d'album expérimental / contemporain 2025
No Hay Banda – Steven Kazuo Takasugi : Il teatro rosso
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2025
Vancouver Contemporary Orchestra; Vancouver Chamber Choir – Christopher Tyler Nickel : Mass; Te Deum
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2025
Hypercube – The Force for Good
Par Frédéric Cardin
Interview expérimental / contemporain