Si faire le pont entre deux univers musicaux – on pense aux tandems Rebotini-Zanesi, Mills-Rudy, Craig-Tristano – est un exercice complexe, néanmoins souvent réussi, le couple Brubaker-Cooper ajoute une variable non négligeable à l’équation en s’attaquant aux œuvres pour piano solo de Philip Glass, l’un des créateurs du courant minimaliste américain. Le résultat est époustouflant de justesse et de délicatesse. Piano et machines électroniques sont interconnectés, chaque instrument, chaque geste, chaque souffle s’influencent mutuellement, donnant à écouter les microévolutions des cellules musicales (principe fondateur de la musique répétitive) sous un nouvel éclairage. L’Homme et la machine dialoguent. Plus qu’une simple réinterprétation, ce que proposent le producteur londonien et le pianiste américain constitue une mutation du travail de Glass. On plonge dans un univers cinématique avec Two Pages (bien qu’il ne s’agisse pas d’une œuvre pour piano solo, je ne peux m’empêcher de penser à l’utilisation de Music With Changing Parts comme unique bande son du film Réalité de Quentin Dupieux, alias Mr. Oizo). L’onirisme et la poésie prennent le dessus avec Tirol Concerto. Par contraste avec les progressions délicates résonnant au creux de l’oreille, les cinq préludes nous rapprochent d’une facette plus sombre, acousmatique et multidimensionnelle, tant sur la forme que sur le fond. Mad Rush se révèle comme une force tranquille, hypnotique et tourbillonnante. Les deux instrumentistes livrent une musique abstraite et pourtant si concrète qu’on la toucherait du bout des doigts.
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