Elle s’appelle Katie Jane Garside. Chanteuse et parolière, elle s’est fait connaître avec le groupe punk Daisy Chainsaw, puis dans les années 2000 au sein du groupe rock à indice d’octane élevé QueenAdreena avec lequel ses performances scéniques étaient pour le moins explosives (jetez un œil à l’une des versions devant public de Pretty Like Drugs sur YouTube). Repérée par Hector Zazou, elle participe à l’étonnant disque Corps Électriques, l’un des derniers projets du regretté musicien français, pour ensuite se mettre à une musique plus intimiste, qu’elle qualifie de folk noir, dans le tandem Ruby Throat. Et voilà que sous la bannière Liar, flower, elle renoue avec le rock, sans pour autant renier sa plus récente veine folk.
Katie Jane Garside, c’est une voix, parfois haut perchée, qui rappelle par moments celle de Kate Bush ou de Björk. Elle possède en effet le même genre de voile enfumé que cette dernière, avec ces mêmes espèces de ratés dans l’aigu, comme si, une fraction de seconde, la bande glissait ou était démagnétisée. Son mélange de fragilité expressive et de force est immédiatement séduisant. Ce n’est pas un hasard si Zazou – qui s’y connaissait en voix féminines – y a fait appel.
La première pièce est tout en délicatesse et en vulnérabilité, quelque chose de presque diaphane et en même temps très prenant. Sur la suivante, My Brain is Lit Like an Airport, Garside et son comparse, le multi-instrumentiste Chris Wittingham, passent en mode musclé. Elle n’y rocke peut-être pas avec autant d’abandon qu’aux beaux jours de QueenAdreena, mais l’ensemble est abrasif à souhait. À la troisième, on se trouve plongé dans une ambiance trip-hop qui n’est pas sans rappeler celle, oppressante et lancinante du troisième album de Portishead. Alterneront ainsi plus ou moins pièces lentes et uptempo jusqu’au moment culminant, sur la pièce-titre, très dépouillée, où ses invocations répétées du ciel atteignent une poignante intensité.