Dès les premières notes d’Anomie, le morceau qui ouvre ce qui était nouvel album-surprise de la formation stoner rock mâtinée de blues, on s’exclamait : « Ça sonne en cr…! ».
Puis au fil des écoutes, le quinqua que je suis — et dont l’adolescence a été magnifiée à la sauce Led Zep et autres légendes des années 1970 —, se surprenait à se souvenir que, finalement, cette formation menée par Olivier Langevin et composée également de l’ingénieux claviériste François Lafontaine (Karkwa), du desperado de la 4 cordes Fred Fortin, du batteur (et bidouilleur) Pierre Fortin (Les Dales Hawerchuk) et de l’excellente Karine Pion (Belle et Bum) aux voix et percus, n’avait rien à envier aux formations d’envergure internationales d’hier et d’aujourd’hui.
Bon, on ne vous parlera pas des paroles, pas vraiment ce qui est mis en avant ici, mais plutôt de cette énergie brute et hypnotique qui nous rappelle les belles heures des bars enfumés du temps où naissait Galaxie 500, en 2002, son premier nom jusqu’en 2010, en hommage à la célèbre bagnole de Ford du même nom.
Du punk aux influences hendrixiennes, et parfois à celles des Beatles, de Dylan ou de ZZ Top (la captivante Le Spleen de Montréal), cet album studio à l’énergie live est « une explosion de plusieurs chansons, et non pas une seule balle tirée », pourrions-nous dire en paraphrasant Jack White.
Heureusement pour les amateurs de gros rock thrash et de dérapages sonores contrôlés, le batteur Pierre Fortin a incité Langevin, qui n’avait pas touché à une guitare pendant la pandémie, à entrer en studio, histoire de se tordre les tripes et de voir ce qu’il en sortirait.
Le résultat, solide et convaincant, offrait aux joyeux drilles du groupe un beau prétexte pour sillonner de nouveau le circuit des bars du Québec qui diffusent de la musique alternative. Et cela pour le plus grand bonheur des rebelles.Qui donc a dit que le rock était dead?