Pays : États-Unis Label : Atlantic Genres et styles : post-punk / punk rock Année : 2023

Iggy Pop – Every Loser

· par Stephan Boissonneault

Depuis le décès de Bowie en 2016, nous avons perdu de nombreuses personnalités qui ont contribué à faire évoluer la musique (OK, avant Bowie, mais c’est à ce moment-là que j’ai vraiment commencé à m’en rendre compte) – des légendes du temps présent auxquelles de nombreux groupes et artistes doivent leur genèse : Leonard Cohen, Prince, Ennio Morricone, Pharoah Sanders, la liste est longue. Un type qui, bizarrement, mais heureusement pour nous, ne figure pas sur cette liste, est Iggy Pop, 75 ans, le parrain du punk.

Et bien que nous ayons eu droit à plusieurs nouveaux albums d’Iggy depuis 2012, comme Post Pop Depression (sa collaboration avec le leader de Queens of the Stone Age, Josh Homme), et Free (qui l’a vu faire de la poésie parlée bizarre sur de la musique ambiante et du jazz), il est raisonnable de penser que ses fans attendaient un album de rock n’ roll gonflé à bloc de la part d’Iggy.

C’est enfin chose faite avec son dernier album, Every Loser, un album qui a la même ténacité que son opus avec les Stooges, Raw Power, la même résistance que son album solo, Lust For Life, et plus tard, des échos de The Idiot. C’est vraiment ce que l’on pouvait obtenir de mieux d’Iggy à ce stade avancé de sa carrière. Il s’est clairement redécouvert en réunissant son groupe de studio composé d’autres héros du rock moderne : Chad Smith, Dave Navarro, Josh Klinghoffer, le regretté Taylor Hawkins et, bizarrement, Travis Barker.

C’est un album qui a les crochets vifs d’Iggy, un peu loufoque et cabotin au début, mais qui vous tient en haleine. C’est bien Iggy le roi et il nous le rappelle. En commençant par l’explosif « Frenzy », Iggy a encore de la pisse et du vinaigre en lui et le fait savoir. Plus tard vient « Neo-Punk », un autre banger punk rock, mais cette fois avec une satire de tous les « punks des temps modernes » qui pensent qu’ils sont de la bonne came, comme Travis Barker ou Machine Gun Kelly. C’est une chanson fantastique et drôle où une légende déduit exactement ce qui ne va pas avec la musique moderne qu’il a fondamentalement inspirée. Ça vaut de l’or. C’est à Iggy qu’il revient de faire du rock plus dur que la plupart des groupes modernes avec  » All The Way Down  » et  » The Regency  » (Oui Iggy, FUCK THE REGENCY !).

L’ambiance post-punk de « Comments » propose également l’une des lignes de synthé les plus accrocheuses de l’année, rendant ainsi hommage à l’époque des années 80 d’Iggy. Il est étonnant que le producteur, Andrew Watt, ait travaillé avec des musiciens comme Miley Cyrus et Justin Bieber – des gens qui ne pourraient pas être plus éloignés d’Iggy – parce qu’il a vraiment touché le gros lot avec cet album. Qui sait, il pourrait être celui qui a inspiré Iggy à revenir à ce qui l’a rendu grand en premier lieu.

Tout le contenu 360

Avant de s’asseoir seule au piano, Ingrid St-Pierre répond

Avant de s’asseoir seule au piano, Ingrid St-Pierre répond

Virginia MacDonald, étoile montante de la clarinette avec l’ONJM

Virginia MacDonald, étoile montante de la clarinette avec l’ONJM

Lionel Belmondo , Yannick Rieu et l’OSL: jazz symphonique autour de Brahms, Ravel et Boulanger

Lionel Belmondo , Yannick Rieu et l’OSL: jazz symphonique autour de Brahms, Ravel et Boulanger

Louise Forestier et Louis Dufort dans le nid de la Vieille corneille

Louise Forestier et Louis Dufort dans le nid de la Vieille corneille

Université de Montréal : une relève placée sous de bonnes étoiles

Université de Montréal : une relève placée sous de bonnes étoiles

Bon Iver – SABLE, fABLE

Bon Iver – SABLE, fABLE

Stéphanie Boulay – Est-ce que quelqu’un me voit? 

Stéphanie Boulay – Est-ce que quelqu’un me voit? 

Magnifiques Héritières

Magnifiques Héritières

Stéphanie Boulay: album guérison, album reconstruction

Stéphanie Boulay: album guérison, album reconstruction

Joni Void veut que vous « regardiez des films expérimentaux dans le club » ou à La Lumière

Joni Void veut que vous « regardiez des films expérimentaux dans le club » ou à La Lumière

Marcus Printup à l’UdeM : sagesse, générosité, musicalité

Marcus Printup à l’UdeM : sagesse, générosité, musicalité

Pascale Picard replonge dans la création

Pascale Picard replonge dans la création

Dean Wareham – That’s The Price of Loving Me

Dean Wareham – That’s The Price of Loving Me

Pro Musica | Lucas Debargue, libre penseur pianistique

Pro Musica | Lucas Debargue, libre penseur pianistique

Éléonore Lagacé – Brûlez-moi vive

Éléonore Lagacé – Brûlez-moi vive

Pascale Picard – Bigger Kids, Bigger Problems

Pascale Picard – Bigger Kids, Bigger Problems

Laurence Hélie a retrouvé son nom

Laurence Hélie a retrouvé son nom

Le Quatuor Molinari et Berio, ce qu’en dit Olga Ranzenhofer

Le Quatuor Molinari et Berio, ce qu’en dit Olga Ranzenhofer

La déesse tunisienne Emel nous présente MRA

La déesse tunisienne Emel nous présente MRA

« I Feel Pretty, Oh So Pretty » avec Thomas Dunford et Arion Orchestre Baroque

« I Feel Pretty, Oh So Pretty » avec Thomas Dunford et Arion Orchestre Baroque

Shreez – ON FRAP II

Shreez – ON FRAP II

clipping. – Dead Channel Sky

clipping. – Dead Channel Sky

Sacré Gilles Vigneault | Entre Natashquan et Buenos Aires

Sacré Gilles Vigneault | Entre Natashquan et Buenos Aires

Luan Larobina – Casa

Luan Larobina – Casa

Inscrivez-vous à l'infolettre