Emma Rawicz est la nouvelle coqueluche de la presse musicale britannique, issue d’une scène jazz extrêmement effervescente.
Elle a vingt et un ans, étudie encore au conservatoire et Chroma est son deuxième album, après Incantation.
Il y a une énergie brute, jeune qui ressort de ces deux opus, bien que Chroma est mieux canalisé, plus subtil dans la forme et la composition.
Certains racistes pourraient être tentés de dire qu’Emma Rawicz joue rudement bien du saxophone ténor pour une blanche, blonde aux yeux bleus. Chose certaine, elle n’a pas froid aux yeux. Elle ira loin. Ses talents de composition et d’arrangement n’ont certes pas atteint encore leur maximum. Chroma n’est pas un album parfait. Mais très très très prometteur.
Emma joue du saxophone ténor et de la clarinette basse, avec Ivi Naame au piano, Art Law à la guitare électrique , Conor Chapin aux basses et contrebasses, Immy Churchill aux voix et Asaf Sirkis à la batterie et aux voix.
Les vocalises apportent des textures intéressantes. La guitare d’Art Law est omniprésente, on dirait un complément jazz-fusion ou rock progressif aux arrangements très jazzés d’Emma Rawicz.
Tout au long de l’album, il y a la suite Xanadu I II et III (plages 2,4 et 6), qui démarre comme une ballade romantique, devient en 2e partie un torrent de notes dissonantes, et se termine avec des riffs de basse électrique et une guitare aérienne.
Dire que cette jeune dame n’a pas encore terminé ses études !