Les premières notes de l’album de Die Verlierer, quintette allemand, nous transportent immédiatement dans l’Europe natale, quelque part au début des années 80. Bien que je ne sois personnellement jamais allé dans sa localité, et que je sois né une décennie plus tard de l’autre côté de l’Atlantique, j’entends Coitus Int. et Fehlfarben. Ebba Grön… peut-être bien ?
Une production souvent froide et empreinte d’une réverbération exagérée laisse place à des mélodies virulentes et insidieuses, méthodes pour lesquelles il n’existe aucun antibiotique. Des guitares limite désaccordées s’entremêlent au-dessus de rythmes frénétiques et solides. Je ne peux qu’imaginer l’odeur de la sueur froide et un océan de jeans noirs dans un sombre squat berlinois.
Je ferme les yeux et je peux presque les voir la nuit, enfants de chœur déchus, hurlant bras dessus bras dessous les refrains de leurs chansons au milieu de la rue à la sortie d’une discothèque. Les titres s’enchaînent et se déchaînent les uns après les autres, courts, incisifs, me laissant plus sur ma faim qu’un comprimé d’amphétamine.
Die Verlierer est un groupe post-punk, avec un accent aigu sur le mot PUNK. Si vous aimez aussi ce mot, je vous conseille vivement de vous faire plaisir et d’aller écouter ce disque d’un bout à l’autre et pouvoir lui donner, une fois de plus, un nouveau sens.