Dans le vaste royaume de la musique ambiante, peu d’albums donnent l’impression d’être une étreinte de la nature elle-même. Bien sûr, si quelqu’un devait créer un tel album, ce serait Greenplant, votre plante de quartier devenue artiste.
Avec la sortie de morning in the park, le duo Conor Nickerson et Antoine Gallois – les énigmatiques « gardiens » de Greenplant – peignent un paysage sonore à partir de textures acoustiques chaleureuses et d’une captivante palette d’échantillons audio provenant de la nature elle-même.
Dès les premières notes, une sensation de sérénité et d’émerveillement imprègne l’air, annonçant le début d’une expédition émouvante pour l’âme. Alors que le premier album de Greenplant était plus saturé de textures numériques et possédait une atmosphère sonore plus dense, morning in the park est nettement plus léger, plus folk, plus organique. Le contraste délicat entre les mélodies éthérées de la flûte et les harmonies douces jouées à la guitare nylon crée une sensation à la fois familière et extraordinaire, rappelant une promenade insouciante dans le parc.
Une caractéristique marquante de cet album réside dans l’intégration harmonieuse d’enregistrements sur le terrain provenant de la nature autour de Montréal. Les sons d’une brise légère, de feuilles bruissant, d’appels d’oiseaux au loin, sont des éléments essentiels, véritables instruments en eux-mêmes, entrelacés harmonieusement dans la trame de ces compositions. Chaque échantillon insuffle la vie dans la musique, évoquant une sensation vivide de lieu. Vers la fin de « waking dreams i had in winter, » on peut entendre passer une sirène qui ressemble presque à un gémissement du vent.
Bien que l’album soit organisé en une liste de pistes, suivant l’ordre d’un poème écrit par Nickerson, morning in the park est préférablement écouté d’une traite, et même de multiples fois. Beaucoup d’éloges pour cette anomalie botanique.