NDLR: Puisque Charles Richard-Hamelin (CRH) offre cette matière sur scène à plusieurs reprises soit du 22 mai au 3 juin à la Salle Bourgie, cette recension tardive nous semble parfaitement justifiée.
On pourrait l’appeler ‘’l’Homme-Chopin’’, tellement le pianiste incarne l’esprit du compositeur polonais romantique. Bien sûr, nous savons que CRH est aussi bon chez Mozart, chez Enescu et tellement d’autres aussi, mais c’est par Chopin qu’il s’est fait les mains dans le monde du piano, et c’est au Concours Chopin qu’il a ébloui le monde entier (à commencer par le Québec, qui l’a soutenu pleinement depuis) et a amorcé spectaculairement sa carrière internationale. Chopin est une extension de l’âme musicale du jeune homme qui continue de gagner en maturité d’année en année. Cet album démontre la puissance évocatrice que CRH construit avec brio dans chacune des 24 perles miniatures de l’op. 28 signées du grand Frédéric. Beaucoup de comparaison peuvent être faites avec une pléthore de grands et grandes pianistes. Choisissons donc un autre Québécois d’exception : Louis Lortie. Là où Lortie est généralement introspectif à souhait, presque impressionniste, CRH est résolument romantique, incitant à souhait toute la viscéralité des partitions à s’épanouir totalement. Deux lectures différentes mais aussi essentielles l’une que l’autre. Nous sommes choyés! Et ce n’est là qu’un seul exemple. En finition de programme, un Andante spianato et Grande polonaise brillante op. 22 mêlant élégance bienveillante et bagout un brin frondeur. Brillant et palpitant!