À la fin mars, le groupe de rap Canicule, initialement formé des rappeurs québécois Shreez, Tizzo, Le Ice et Soft, a fait paraître BOYZ, un projet de 16 titres et une chanson bonus. Près de cinq ans après Canicule, Vol.1, les protagonistes reviennent à la charge en compagnie de différents collaborateurs tels que Salgrimo, Peeda, YoAlain!, Chiko et Moto.
Après plusieurs écoutes, le mot qui décrit le mieux ce plus récent opus de Canicule est « progression ». Les flows, les textes et l’ambiance générale de BOYZ sont plus matures et à des années-lumière de la proposition de 2019. Les boys représentent toujours la rue et les propos sont assez similaires, mais ils offrent un son plus accessible qu’auparavant. Donnons du crédit à Alain qui assure avec brio la presque totalité de la production de l’album avec des beats diversifiés, permettant aux différents membres de briller à leur manière.
Du lot, Shreez et Tizzo sont ceux qui offrent les meilleurs moments de BOYZ. Le Montréalais Salgrimo tire son épingle du jeu et se fait remarquer avec de bons couplets, notamment sur « Prix » et « Risk ». BOYZ est loin d’être un sans-faute, mais l’une des forces de cet album est sans aucun doute la chimie qui s’opère entre les différents rappeurs. Les segments des différents artistes s’enchaînent avec brio et on ressent que les titres sont le fruit d’un réel travail d’équipe.
Le début de BOYZ est percutant; l’enchaînement de « Croise les doigts », « PDNA », « Fais vite » et « Piloter » est certainement l’enfilade la plus intéressante. Après ce départ trap, les pièces sont de plus en plus variées, allant de rap plus mélodique à la drill par moment. Vers le deux tiers, les morceaux deviennent quelque peu répétitifs. Il est ardu d’écouter le tout d’un seul trait sans ressentir une certaine redondance. Le collectif aurait certainement bénéficié davantage de sélectivité pour ce projet.