Le musicophile aurait diablement tort de croire qu’Olivier Bélisle sort de nulle part. En effet, il fut le pilier, rayons composition et riffs de guitare, du féroce ensemble funk tous azimuts Coyote Bill au début de la décennie 2010. Puis, depuis quelques lustres déjà, on entend sa guitare, son banjo et sa voix dans les créations du foisonnant octuor Canailles. Enfin, à titre de chansonneur solo, il en est à son troisième recueil, après Olivier Bélisle en 2012 et Une fois par jamais en 2016.
Situons le musicophile en précisant qu’Olivier appartient à la loge franco-maçonnique où logent également les chansonneurs Michel Robichaud, Simon Laganière, Nicolas Gémus et David Marin, c’est-à-dire des auteurs de textes pittoresques, fins, parfois un tantinet caustiques.
Tonio Morin-Vargas a réalisé Broderie. Tout a été composé et écrit par Bélisle, sauf les chansons Quitte ou double et Crabe ou pas, coécrites respectivement avec Olivier Gourde et Maxime Bouchard, ainsi que L’inflation à Saint-Fidèle, un poème de Patrice Desbiens adapté par Bélisle.
L’art qu’expose Olivier Bélisle sur Broderie consiste donc en textes truffés d’éclats truculents, d’allitérations ingénieuses et de juxtapositions loufoques. Le tout, sur des airs folk qui restent sages. Le musicophile, pour peu qu’il en prenne le temps, savourera cet idiome rabelaisien de notre terroir franco.