Christiane, de son prénom, a choisi d’utiliser son nom de famille comme nom d’artiste. Son tout premier album Gikundiro est paru en septembre et depuis lors, elle est devenue l’artiste que tout le monde s’arrache à Kigali.
11 chansons figurent sur cet opus, certaines produites par Michael Makembe, un producteur rwandais de renom mais également par Flyest Music ou encore Shami. Boukuru s’est donc entourée de plusieurs producteurs pour son tout premier bébé.
J’ai découvert cette artiste par hasard sur les réseaux sociaux en 2022 après avoir vu une vidéo d’elle lors d’une soirée à Kigali. La chanson qu’elle chantait m’avait tellement émue que je lui ai écrit pour lui demander les paroles. Ce qu’elle a fait quelques jours plus tard et j’étais ravie de retrouver le morceau en question, Umwali, dans l’album. Finaliste de la cohorte Rwanda Ubuhanzi, cette femme excelle non seulement dans la maitrise de sa voix soul soyeuse mais également dans l’art du Storytelling. Elle parvient à connecter de manière authentique et touchante avec son audience, en partageant son vécu personnel, ce qui fait son succès à mon avis.
La qualité de l’album est également à noter, les instruments sont professionnellement agencés, mixant traditionnel et moderne de manière tout à fait subtile. Sur certains morceaux, elle chante en kinyarwanda, la langue rwandaise, avec sa voix puissante, comme sur Gukura, alors que sur Rest ou Experience, elle insère de l’anglais, et même un peu de français en mode slam. Elle va dans les aigues avec une aisance déconcertante, poussant la note jusqu’au bout, ajoutant ses envolées vocales sans forcer.
Alors que je m’apprête à m’envoler vers le Rwanda, elle fait partie des artistes que je compte rencontrer durant mon séjour sur ma terre natale.