Hyperactif depuis 2001, il présente cette fois son 18e album officiel, parmi plein d’autres projets, comme d’habitude. En plus de sortir un excellent album instrumental/surf Songs from the sludge, l’ovni MIGHTY RAW Vol 1-4, un 7’’ d’Halloween et un album des Tandoori Knights depuis la pandémie (en plus de faire une émission de radio) il livrait récemment, « en extra », ce qu’il a composé et réalisé durant le confinement, le fameux Psyche-O-Billy, un de ses meilleurs albums en carrière.
Bloodshot Bill sait reprendre une ligne, un rythme, un riff mille fois entendu et lui redonner une fraîcheur, une originalité qui va au-delà de la nostalgie et de la rigueur que celle-ci commande. Bloodshot Bill n’en a rien à faire et joue avec les ingrédients originaux au gré de son inspiration, de la douce folie qui l’habite.
Il maîtrise sa guitare comme si c’était son 3e bras et sa voix comme si c’était sa guitare, il peut techniquement faire ce qu’il veut et mais n’en abuse pas. Tout en demeurant dans le grand terrain de jeu du rock’n’roll primitif, son approche plus rebelle des standards du genre a marqué son œuvre dès le premier jour mais sur Psyche-o-Billy, il atteint la maîtrise d’un grand chef et on a droit au meilleur de Bloodshot Bill, concentré sur un album.
C’est organique, le son a de la texture, c’est cru et en même temps, ce n’est pas le genre de truc qui s’écrit en 30 secondes. On sent que la chanson s’est promenée longtemps avant d’être gravée sur le disque dur, que l’expérience, les heures sur scène, en studio ou en auto sont concentrées dans telle ou telle chanson.
Parce qu’au-delà de la valeur de Psych-o-Billy en tant qu’album, c’est aussi le témoignage d’un artiste au sommet de son art et qui veut partager une émotion en particulier: le plaisir. Comme dans avoir du plaisir et se faire plaisir, autant pour l’auditeur que pour Bloodshot Bill. Et dans ce sens, c’est très réussi.