Birthmarks est un album introspectif à la force tranquille et à la sincérité renversantes. Le tout s’avère d’une vérité intérieure qu’on sent totale et à laquelle on adhère d’une manière tout aussi absolue.
La voix de Woods est pure et douce, caressante. Cette justesse et cette clarté paisible du chant s’accompagnent d’une solide exploration musicale et sonore. Woods a composé cet opus sur deux ans et s’est adjoint les services du cinéaste et producteur sonore norvégien Lasse Marhaug.
Un fond sonore, parfois bruitiste, et des rythmes berçants s’y donnent à entendre. Le violoncelle et la scansion du tambour se retrouvent pratiquement sur toutes les pièces. S’ajoutent çà et là percussions, saxophone et xylophone. Cette clarté dans l’élocution et le dépouillement relatif de la musique ne sacrifie en rien une recherche des textures.
On ne trouve sur Lay Bare que des vocalises, solaires, sur fond bruitiste doux. Le résultat est carrément transcendant. Cleansing Ritual, plus sombre, est empreinte d’une pesanteur solennelle. L’issue de cette descente introspective se trouve sur There Is No Moon, la pièce finale. Le piano y est grave. Le violoncelle joué en pizzicato tout du long, de même que les vocalises murmurées, accentuent la proximité et l’intimité. Une montée brève, aux sons plus cacophoniques, clôt le tout. L’album forme ainsi une sorte de lente valse, de berceuse.
Ces tangages expiatoires fascinent en ce qu’ils ne distillent aucun pathos. Woods nous guide bien au-delà de sa propre traversée des états mentaux et physiques de la grossesse en nous ramenant à nos propres enfantements, quels qu’ils soient. Très réussi.