Sans doute l’une des formations françaises des plus intéressantes du moment, Aquaserge suggère ici une œuvre qui n’a plus la fraîcheur des premières offrandes, mais qui présente encore cet amalgame de sources goûteuses qui saura plaire même à ceux qui se désolent d’avoir tout entendu.
Difficile de surprendre à répétition quand le bassin des influences est de moins en moins un secret. Puisant à nouveau dans le rock psychédélique des années 60 et 70, le krautrock, le free jazz et l’avant-garde, les parentés de bien des formations tout aussi intéressantes comme L’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp, Aquaserge se démarque ici par une inclination post-rock plus prononcée, savamment dosée. Voilà qui ne donne pas l’impression que cela se limite à cette formule, la proposition souligne néanmoins la mélancolie qui traverse ce 7e album de la formation.
Réalisé par Benjamin Glibert, guitariste et multi-instrumentiste qui porte aussi les chapeaux de producteur et de principal compositeur, La Fin de l’économie véhicule sa vision future d’un monde en feu et inextinguible, d’où l’impression de mélancolie et de tristesse, ponctuée de quelques moments de colère et d’humour mais è si petite dose que l’impression générale demeure.
Sans être totalement déroutant pour quiconque ayant connu ces musiciens moins pessimistes, cette impression pourrait en lasser quelques-uns. Sans rien enlever à la qualité des compositions et l’expérience perceptible du groupe d’artistes mis à contribution, on s’ennuie quand même un peu en fin de parcours et on se dit que l’ensemble aurait eu intérêt à être plus resserré.
Probablement pas le meilleur album pour aborder l’œuvre d’Aquaserge, mais ça ne détonne pas dans sa discographie, avec le mérite encore une fois de ne pas se contenter de répéter une recette et de vouloir créer des œuvres qui disent quelque chose. C’est déjà beaucoup.