Je dois admettre n’avoir jamais entendu parler du groupe berlinois Anika, jusqu’à ce que son dernier album, Abyss, me soit envoyé par le monde des relations de presse. À la première écoute, j’ai fait face à un assaut de guitares hurlantes, de basses tonitruantes, de batteries écrasantes et de la voix épaisse et spectrale d’Anika. C’est un album qui sonne très grunge/alt rock des années 90, et après avoir écouté un peu les travaux précédents d’Anika, j’ai appris qu’il était complètement différent de ce qu’elle fait d’habitude.
Anika vient plutôt du dub électronique, mais a décidé de changer complètement de vitesse pour Abyss, en décidant de laisser le synthé (sauf pour quelques morceaux) derrière elle pour le remplacer par une configuration plus classique de groupe de rock. Je dirais que ce nouveau son est plus en accord avec mes oreilles, mais beaucoup de ces chansons se ressemblent un peu. Les trois premières ont toutes la même ténacité sombre, avec des paroles mélangées et repoussées sur les fausses nouvelles, le dégoût de la société et d’autres chaos du monde, et elles se fondent en quelque sorte toutes ensemble.
La voix d’Anika est assez singulière, elle me rappelle un peu Bjork, Cate Le Bon ou Nena, mais comme son registre reste pratiquement le même tout au long d’Abyss, j’ai eu du mal à dégager un morceau marquant, à part One Way Ticket. Cette chanson est assez entraînante, avec sa basse post-punk et ses guitares solo hurlantes, alors qu’Anika parle avec poésie de la montée et de la mort souhaitée du fascisme. Peut-être que ces chansons d’Abyss ont un peu plus de jus en live, ce que nous pourrons constater de visu fin septembre à La Sala Rossa.