Les Belges de Bandler Ching remontent à la surface avec le premier single de leur prochain EP.
Dirigé par le saxophoniste Ambroos De Schepper, un vétéran des groupes de jazz belges tels que Kosmo Sound, Boogie Belgique et Mos Ensemble, le quartet Bandler Ching, basé à Bruxelles, vient de sortir le premier single de son premier EP Sub Surface, prévu pour le 23 octobre sur le label Sdban Ultra. Cool, épuré, mais débordant de clarté et de conviction, Pousmousse (le nom d’une buanderie locale) indique que de grandes choses attendent De Schepper et ses compagnons, le claviériste Alan Van Rompuy, le bassiste Federico Pecoraro et le batteur Olivier Penu.
Minouche, extrait de l’album posthume Je suis africain, résume bien l’esprit Taha.
Déjà deux ans que le rebelle rock’n’raï Rachid Taha a pris sa place dans le grand amphithéâtre de l’Au-delà, auprès de ses maîtres Dahmane El Harrachi, Cheikha Remitti, Oum Kalthoum, Nina Simone et Elvis Presley, ainsi que de ses potes Alain Bashung et Joe Strummer. L’album Je suis africain est paru posthumement un an plus tard. Minouche en est extraite, Rachid en avait écrit les paroles avec Jean Fauque et Erwan Seguillon, alias R.Wan, et la musique avec Toma Ferterman. Pour le clip, Laurie-Anne Patrikovna a créé des illustrations sobres et magnifiques, Agathe Nazarenko les a animées et Ali Guessoum a réalisé le tout. « T’es ma kahloucha, Française de souche – Je suis ton apache, le reste on s’en fiche » : voilà qui résume bien l’esprit Taha.
Une ode onirique en hommage à l’heure du thé, de la nouvelle star vénézuélienne de Dim Mak En Fuego.
Déjà très appréciée comme artiste visuelle, directrice de création et compositrice dans son pays natal, le Venezuela, Andrekza a récemment signé pour le label latin de Steve Aoki, Dim Mak En Fuego, et fait donc ses débuts avec la séduisante mais coquine pépite de R&B et latin pop, TÉ, réalisée par Orlando Vitto, lauréat d’un Grammy Award. Une touche équatoriale sur une certaine sensibilité pop asiatique, « TÉ » arrive avec un vidéoclip un peu glamour loufoque, bien que l’on puisse y réfléchir à deux fois avant de prendre le thé chez Andrekza, si l’on est contre l’hypnose ou les travaux ménagers non rémunérés.
Keyboard Fantasies: The Beverly Glenn-Copeland Story
par Frédéric Cardin
Keyboard Fantasies est cette cassette parue en 1986, aujourd’hui l’objet d’un culte web… et d’un film documentaire mis en relief à Pop Montréal
Il a fallu qu’un collectionneur japonais entre en contact avec Beverly Glenn-Copeland en 2015 pour que ce dernier se rende compte du statut culte qu’avait atteint son album Keyboard Fantasies, paru en 1986 et imprimé en format cassette à 150 exemplaires (dont la moitié seulement fut vendue à des “mères d’amis” bienveillantes). L’album a été récemment numérisé et sert maintenant de pierre angulaire à l’explosion de notoriété que connaît le musicien américano-canadien, né à Philadelphie en 1944.
Keyboard Fantasies est un chef-d’oeuvre écrit pour et interprété sur les synthétiseurs DX-7 de Yamaha et TR-707 de Roland. Les geeks de Glenn-Copeland qualifient souvent Keyboard Fantasies de bijou new age. En ce qui me concerne, s’il s’agit de new age, c’est dans sa frange expérimentale que cet album se situe.
On est à des années-lumière des accords vaporeux étirés sur des minutes entières, pour lesquels le terme adagio apparaîtrait encore trop frénétique. Et oubliez les bruits de vagues! Keyboard Fantasies est le bébé d’un créateur doué, nourri au sein de la musique savante, classique et contemporaine, mais aussi aux sonorités du jazz, de la pop électro pionnière (Kraftwerk, Can, le son de Detroit des années 70) ou d’une certaine musique de film synthétique (Tron, Labyrinth, The Never Ending Story).
On est séduit, on est étonné, on est envoûté par cet univers à la fois zen et léger et on est même bouleversé que ce degré d’imagination réalisé sur des synthétiseurs des années 80 soit resté dans l’ombre si longtemps! Tout est résolument mélodique, pop et accrocheur de façon assumée, mais jamais racoleuse. Chaque pièce déborde de détails subtils qui la propulse bien au-delà de toute forme de “musique d’ascenseur” ou de “muzak”, étiquettes collées sur tant d’albums new age de cette époque (et avec raison dans la plupart des cas!). Glenn-Copeland chante sur quelques pièces, et on se régale d’une belle voix mezzo bien équilibrée, travaillée, très élastique avec des pointes aisées dans l’aigu.
Beverly Glenn-Copeland vit-il une renaissance en ce moment? Non, car, en vérité, il n’est jamais “né” tel qu’il aurait dû l’être en tant que musicien important. Cela dit, on le découvre enfin, et l’artiste trans (il/elle a été l’une des premières étudiantes noires en musique à McGill dans les années 60, avant de changer de sexe plus tard) fait maintenant l’objet d’un déferlement de popularité à laquelle il ne s’attendait pas du tout!
Il y a tellement à dire sur ce personnage inspirant et haut en couleur! Si comme moi vous êtes sous le charme, voire seulement intrigué par sa musique, vous devrez absolument aller voir le documentaire Keyboard Fantasies : The Beverly Glenn-Copeland Story, diffusé à l’occasion du festival Pop Montréal, le mercredi 23 septembre.
Sa page Bandcamp offre non seulement Keyboard Fantasies, mais tous les autres albums qu’il a réalisé, entre autre un chef-d’oeuvre à vous faire fondre, un album éponyme de 1970 aux accents folk que Joni Mitchell et Tim Buckley auraient été fiers d’avoir pu signer! Rappelez-vous de ce nom. Il ne retournera pas de sitôt dans l’anonymat.
Shortparis : «KoKoKo/Struktury Ne Vyhodyat Na Ulitsy»
par Geneviève Gendreau
Un nouvel acte politico-musical coup de poing du quintette russe
Si vous ne le connaissez pas déjà, voici une entrée en matière fort musclée qu’offre le groupe russe Shortparis avec « Les structures ne descendent pas dans les rues ». Ce nouveau clip ne déroge pas à leurs habitudes : lier esthétique et critique sociale, sur fond de musique expérimentale. On suit le groupe et une pléthore de travailleurs, jeunes et vieux, dans des bâtiments désaffectés, où est mise en scène une métaphore entre classe laborieuse et animalité. Celle à laquelle le pouvoir veut réduire les faibles, revendiquée ici comme source de résistance.
La pièce est, comme toujours, portée par la présence sulfureuse et théâtrale du chanteur Nikolai Komyagin, soufflant sur les braises d’une contestation (sans nul doute en référence aux soulèvements du peuple biélorusse) qui va grandissante. La chanson suit l’escalade et se clôt par une libération, rendue possible par la solidarité des opprimés. On se croise les doigts pour que ce simple soit le premier d’un album à venir.
Un début surréaliste pour le projet synthrock de Toronto
David Bertrand est très impliqué dans le milieu de cinéma indépendant de Toronto. Ce n’est donc pas surprenant que son incursion dans la musique, The Great Octopus, rappelle les grandes bandes sonores de science-fiction synthrock des années 70 et 80. Cryptid, le premier EP de The Great Octopus, paraîtra le 5 novembre alors que Zenith, le premier single, est déjà disponible. Le vidéoclip est un montage que Bertrand a fait de l’obscur court-métrage de 1972 The Cosmic Bicycle, adaptation animée du livre de collages surréalistes de Wilfred Satty par le réalisateur Les Goldman.
Il y a certainement quelque chose dans les boucles de daegeum de la sud-coréenne Dasom Baek.
Leader de l’ensemble avant-traditionnel Geori, Baek a sorti son premier album solo en août. Dédiée à la découverte de nouvelles voies pour la musique coréenne ancienne, la compositrice et interprète basée à Séoul est une spécialiste des instruments à bois. Parmi eux, le daegeum, une grande flûte transversale, dans laquelle elle insuffle la vie dans cette interprétation du morceau-titre de Nothingness. Son approche contemporaine de l’instrument, qui met en boucle des phrases fugitives pour en faire une sorte de récit sans paroles, a un aspect crépusculaire et obsédant.
Scintii, basée à Shanghai, offre une élégante mélancolie avec sa nouvelle chanson.
Faisant écho aux vibrations veloutées du trip-hop et des atmosphères synthétisées du pré-millénaire, ainsi qu’à sa propre formation classique, la chanteuse et productrice Scintii (alias Stella Chung, née à Taipei, scolarisée à Londres et maintenant basée à Shanghai) met à jour cette élégante mélancolie pour la décennie à venir avec sa nouvelle chanson, Times New Roman. Douce, sensuelle, avec une touche sinistre, Times New Roman (déjà parue alors qu’un EP comprenant quatre remixes sortira début octobre sur Houndstooth) est accompagnée d’une vidéo réalisée par Kynan Puru Watt, qui a fait de même pour Arca et d’autres.
Diplo n’a que son nouvel album MMXX à proposer en 2020 – mais c’est bien suffisant pour lui en être reconnaissant, aussi peu caractéristique cela soit-il.
Comme tout le monde, le légendaire Diplo de L.A. a lui aussi trouvé l’arrêt imposé par la pandémie un brin oppressant. Invariablement productif en temps normal, le producteur derrière Major Lazer et la sono un peu dingue de nombreux clubs n’a que son nouvel album MMXX à proposer en 2020 – mais c’est bien suffisant pour lui en être reconnaissant, aussi peu caractéristique cela soit-il.
« C’est tout ce que j’avais en moi, dit-il. Je n’avais pas envie de faire de séances d’enregistrement avec Zoom ni d’écrire de chansons pop. J’étais simplement coincé à la maison avec des claviers et une guitare dont je ne me sers à peu près jamais. En me promenant dans Los Angeles, j’ai vu des rues vides, des gens nerveux, et voici ce que j’ai entendu… »
Ce qu’il nous donne à entendre est une lente et nourrissante immersion dans une musique ambiante fertile en émotions, l’expression d’un espoir et d’un besoin de guérison. Prenez le temps d’écouter et d’admirer ses images luxuriantes.
Kim, bassiste, rappeur et trompettiste, et Midi, batteuse et chanteuse, forment le duo UHNELLYS, basé à Tokyo. Depuis plus de dix ans, ils concoctent ensemble d’étranges et étonnantes variations de funk du « champ gauche » sans jamais être à court d’idées.
Ils viennent de lancer un nouveau titre, Bridge, assez bruyant et sombre d’après leurs standards, mais toujours plein de surprises pour l’auditeur. Réalisée par Kim, la vidéo est une balade sur le monorail panoramique de Yurikamome. Tout le monde à bord !
Deux des membres de l’exceptionnelle formation jazz Irreversible Entanglements, dont l’album Who Sent You? a tant impressionné en mars dernier, le trompettiste Aquiles Navarro et le batteur Tcheser Holmes, lanceront prochainement leur propre album sous le label International Anthem, pierre angulaire du renouveau du jazz de la dernière décennie. S’inspirant des rythmes afro-caribéens et employant une électronique raffinée, leur travail en commun permet au trompettiste panaméen-américain Navarro (il a notamment été formé par un vétéran de Fania All-Stars) de s’illustrer. L’albumHeritage of the Invisible II devrait sortir en octobre, mais vous pouvez en avoir un avant-goût dès à présent avec Pueblo, hommage à la collectivité et à la municipalité de Brooklyn. Réalisée par Good Glass Films, la vidéo met en vedette les mouvements sinueux des danseurs Cal Hunt et Quamaine « Virtuoso » Daniels.
Le maître du crescendo perpétuel de Baltimore, Dan Deacon, lance aujourd’hui, 20 août, une nouvelle bande sonore de film. Il prête sa musique électronique explosivement euphorique au nouveau film documentaire de Rebecca Stern, Well Groomed, un voyage étrange, révélateur et extrêmement coloré dans l’univers des concours de toilettage de chiens. Deacon appelle les stylistes canins des « artistes folk » et cette vidéo de l’un des moments forts de la bande son, Adriane au pays des merveilles, illustre bien son propos avec des extraits du film.
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