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Greg Beaudin, aussi connu sous le nom de Snail Kid, publie ce vendredi Tiamat, mon amour, son premier album solo.
Âgé de 33 ans, l’auteur-compositeur et interprète fait partie du paysage rap au Québec depuis déjà un bon moment. Pour davantage de contexte, Greg Beaudin est membre de Dead Obies depuis 2011, un collectif important de la scène hip-hop québécoise, et de la Brown Family, un trio hip-hop qu’il forme avec son frère ainsi que son père.
Au cours des dernières années, le rappeur a débuté l’aventure solo et il a notamment fait paraître à la mi-janvier le titre Pas toi encore, une collaboration avec Les Louanges au confluent du rap et de la R&B. Sur l’album, Greg Beaudin est aussi accompagné de nombreux artistes tels que la Brown Family, Joe Rocca, Bazzart et Eman.
Pour son premier projet solo, Greg Beaudin s’est grandement inspiré de la mythologie. Tiamat, la déesse mésopotamienne des eaux primordiales est un thème central de l’album. Tiamat, mon amour se dévoile comme étant un récit qu’il livre à la divinité. Afin d’aboutir à un projet aussi assumé et cohérent, Greg Beaudin a travaillé pendant près de cinq ans. Composé de 13 chansons, l’album slalome entre rap, jazz et R&B. Tiamat, mon amour jouit d’arrangements musicaux complexes et débordants de subtilités, un de ses points forts.
À l’occasion de la sortie de son premier album solo, PAN M 360 s’est entretenu avec l’artiste.
Crédit photo Éléonore Côté-Savard
PAN M 360 : Qu’est-ce que ce premier projet solo représente pour vous?
GREG BEAUDIN : Je suis extrêmement fier de ce que j’ai été capable d’accomplir au cours des cinq dernières années. Je suis très serein avec le résultat final. Je trouve que ça représente bien ce qui s’est déroulé dans ma vie au cours des dernières années.
PAN M 360 : Est-ce qu’il y a des embûches auxquelles vous avez fait face pendant ces cinq années de création?
GREG BEAUDIN : La plus grande embûche a été de faire un album cohérent avec des chansons dont je ne me tannais pas. Les meilleures chansons sont celles qui passent l’épreuve du temps. Pendant ces années, j’ai créé près de 50 chansons, et j’en ai gardé 13. Ça a pris du temps avant d’aboutir à un projet cohérent dont j’étais fier. C’était vraiment ça la plus grande embûche, parce que le processus c’est bien déroulé en général.
PAN M 360 : Comment avez-vous fait le tri dans ces 50 morceaux?
GREG BEAUDIN : Au cours des cinq dernières années, j’ai fait plusieurs sessions d’écoutes avec des personnes. J’ai essayé d’en faire avec plusieurs cercles de gens différents. Parfois, ce genre d’exercice me réconforte ou au contraire, ça me permet de remettre mon art en question et de m’améliorer. Aussi, les gars de Dead Obies m’ont beaucoup aidé à faire des choix.
PAN M 360 : Quelle est la chanson dont vous êtes le plus fier?
GREG BEAUDIN : Je dirais que Chaos Again est ma préférée de l’album. J’ai eu besoin de près de quatre ans pour la finaliser. À la base, le beat était créé à partir d’un sample dont nous n’avons pas été en mesure d’obtenir les droits. Ainsi, on a dû refaire l’instrumentale au complet. C’est un processus très capricieux de refaire une production d’une chanson déjà existante. Beaucoup de musiciens sont venus en studio pour enregistrer des séquences, ça nous a pris plusieurs essais avant d’avoir ce que je cherchais. C’était vraiment important pour moi de refaire ce titre et je suis vraiment content du résultat.
PAN M 360 : Justement, comment est né Chaos Again?
GREG BEAUDIN : J’ai écrit cette chanson lors d’une période plus sombre de ma vie pendant la pandémie. C’est probablement la fois où je me suis le plus servi de ma douleur ou d’un down pour créer de la musique. À ce moment-là, je m’intéressais beaucoup au concept du chaos. Dans la vie, il y a deux forces qui régissent les êtres humains, soit le chaos et l’ordre, et on essaie d’avoir un équilibre entre le deux. Lors de la création de ce titre, je sortais d’une rupture et j’avais vraiment l’impression d’être dans une période de chaos. C’est à partir de ce sentiment que la chanson est née.
PAN M 360 : À mi-chemin dans l’album, on retrouve l’interlude Tiamat, mon amour. Que représente-t-elle?
GREG BEAUDIN : C’est un texte que j’ai écrit un matin et je n’avais aucune idée où ça allait aboutir. J’écris souvent comme ça. Quelques mois plus tard, je suis retombé sur ce texte et j’ai trouvé que ça cernait bien le thème de mon projet. Je voulais faire quelque chose avec ce texte et j’ai fait appel à Emmanuel Schwartz pour en faire la lecture. Je l’ai enregistré en train de le récité de multiples façons. Plus tard, Bazzart m’a envoyé la production et j’ai décidé de combiner les deux. J’ai trouvé le résultat vraiment intéressant et je l’ai inclus à l’album.
PAN M 360 : Les productions de l’album sont complexes et riches en subtilités. Comment êtes-vous arrivé à un tel résultat?
GREG BEAUDIN : J’ai fait venir une quarantaine de personnes en studio pour enregistrer de la musique au cours des dernières années. Comment je fonctionne, c’est que je demande aux artistes de jouer de leur instrument sur la piste au complet. Par après, je garde seulement les parties que j’aime, et je répète le processus plusieurs fois. Ça fait que j’ai de multiples couches sonores sur chacune de mes chansons.
PAN M 360 : À quoi on doit s’attendre de Greg Beaudin dans le futur?
GREG BEAUDIN : Vous pouvez vous attendre à beaucoup de musique de ma part. J’ai plusieurs titres qui n’ont pas été inclus dans l’album et que j’ai le goût de publier. J’espère même pouvoir sortir un autre projet en 2023. Aussi, la Brown Family et moi travaillons sur un nouvel album et j’ai plusieurs collaborations qui ne sont pas encore sorties.