Georgette : l’amour est dans « Pré »

Entrevue réalisée par Luc Marchessault
Genres et styles : pop

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Emily Skahan est entrée dans la musicosphère en 2014 à titre de membre du trio Motel Raphaël, avec Clara Legault et Maya Malkin. Cette aventure country-folk eut beau être fructueuse, Emily sentait l’irrésistible appel de la musique dansante. Georgette, l’alter ego pop d’Emily, vit donc le jour en 2018. Après des collaborations avec Dan Desnoyers, Caracol et DJ Unpier, Emily s’associa en 2019 au producteur Marc Béland, alias Marky Beats, pour la création de Funny Girl, premier microalbum de Georgette (sans lien avec la pièce de Broadway et du film du même nom). Emily y prônait une pop émaillée de reggae, de R’n’B et de cumbia. Son parcours d’auteure-compositrice-interprète se poursuit aujourd’hui avec Pré, un recueil de six pièces aussi mélodiques que synthétiques mettant en valeur le chant chaud de Georgette. Pan M 360 a pu s’entretenir avec Emily Skahan au sujet de Pré.


Pan M 360 : Bonjour Emily! Funny Girl, le premier chapitre de ton projet Georgette, avait été lancé il y a deux ans et demi, en juin 2019, alors qu’on n’avait jamais entendu parler de COVID-19. Puis, tu as fait paraître Bouclier, un deuxième microalbum, en novembre 2020 alors que la pandémie était bien entamée. Et voilà que tu nous présentes Pré, qui compte six nouvelles pièces. As-tu l’impression d’avoir tiré ton épingle du jeu, malgré les contraintes des deux dernières années dans le monde de la musique?

Emily Skahan : Certainement, mais le travail n’est jamais terminé! Je me compte chanceuse d’avoir rapidement trouvé une équipe « crinquée » après avoir enregistré Funny Girl. C’est eux qui m’aident à réaliser mes projets farfelus. Mon cerveau déborde d’idées, tout ça ne se matérialise pas seul! On a profité de la période de calme de la pandémie pour créer, et je suis ravie des résultats. Je suis une vraie mordue de musique et de création – j’ai hâte de pouvoir commencer mon prochain album.

Pan M 360 : Sur Moon, dernière pièce du microalbum, Miro et toi chantez en duo. On sait que tu as participé à l’enregistrement de Sablier, l’album qu’il a lancé l’automne dernier. Miro a également coréalisé Pré, en plus d’y jouer et de coécrire des chansons. Quelles sont les origines de cette collaboration?

Emily Skahan : Sur cet album, Miro a uniquement réalisé Moon. C’est JeanCoeur et Pilou qui ont réalisé les cinq autres chansons. Miro et moi, on s’est rencontré en août 2020 chez notre ami DJ Unpier. Miro venait tout juste de faire une performance incroyable sur le toit du Stade olympique, et on a commencé à jaser. C’était magique de le rencontrer, un genre de coup de foudre créatif. Je trouve que nos univers s’agencent de manière tellement harmonieuse. On a un peu travaillé Moon, et Miro planifiait la mettre sur son album. Lorsqu’on s’est revu le mois après, on a écrit Noyade, qui s’est finalement retrouvé sur son album. Il m’a offert Moon pour le mien. D’ailleurs, j’ai plusieurs nouveaux projets qui se trament avec Miro. On fait partie d’un groupe de créateurs qui participent au camp d’écriture Le foyer, d’où proviennent plein de chansons incroyables.

Pan M 360 : Outre Miro, tu as aussi reçu un coup de main d’auteurs chevronnés à la coécriture des textes, notamment Caracol – avec qui tu avais déjà collaboré – pour Laisse faire, puis AIZA pour Équilibre. À quel moment sont-elles intervenues dans l’écriture des pièces?

Emily Skahan : Carole Facal (Caracol) est une soie. Je l’ai rencontrée au moment où je quittais Motel Raphaël en 2018. C’était une grosse période de transition pour moi, et Carole m’a donné le coup de pouce dont j’avais besoin pour commencer mon nouveau projet. La chanson Laisse faire n’est pas la première que j’ai écrite avec elle, et ça ne sera pas la dernière! Pour AIZA, cette femme est le feu en forme humaine. Je savais que j’avais besoin de cette énergie pour mon album, alors j’ai réservé un Airbnb à Toronto quelques jours avant de commencer la production. Kenan Belzner et moi avons passé une journée incroyable avec AIZA à parler d’amour, de santé mentale et de stabilité dans la vie d’artiste. C’est ainsi qu’est née notre chanson Équilibre.

Pan M 360 : Ta pop est résolument de pointe, plutôt électro comme dans Gimme Gimme, avec des touches de R’n’B comme dans Mon homme. On entend un peu de guitares sur Laisse faire, mais il ne subsiste pas beaucoup de traces du folk de Motel Raphaël. Tu suis un peu le même parcours que Taylor Swift! Est-ce qu’elle figure parmi les artistes que tu admires et qui t’influencent? Sinon, quels seraient ces artistes?

Emily Skahan : Taylor Swift est incontournable pour une fille de mon âge qui aime les histoires d’amour. Elle a une place importante dans mon cœur, mais présentement j’écoute beaucoup plus de Mahalia, Kali Uchis, Kaytranada, Clara Luciani, Vendredi sur mer et John Batiste. En lançant le projet Georgette, j’ai toujours dit que mon but était de faire danser. Je n’oublierai jamais mes racines folk et country, mais pour le moment je m’amuse énormément à faire de la pop.

Pan M 360 : Tu aimes faire des clips et ceux-ci sont très soignés et réussis. Celui d’Équilibre est sorti il y a une semaine; à la fin d’octobre c’était celui de Mon homme; puis il y avait eu Gimme Gimme au début de septembre 2021. Est-ce que tu aimes songer à des idées de scénarisation, de mise en scène et de costumes?

Emily Skahan : Tout m’inspire, vraiment tout. Genre, un stationnement vide est une scène, un sac à poubelle est une robe pas terminée et deux écureuils qui se chamaillent, c’est une histoire d’amour. Il y a un magnifique bordel dans ma tête depuis toujours. La création de vidéoclips, c’est l’enfant en moi qui a la permission de sortir. Le visuel est aussi important que la musique. C’est un privilège d’avoir pu faire autant de clips pour Pré.


Pan M 360 : Pour souligner la parution de Pré, il y a le jeudi 17 février un événement virtuel sur la plateforme « Rampe de lancement » de l’ADISQ. Comptes-tu faire un lancement « en vrai » lorsque les salles seront rouvertes?

Emily Skahan : Aaaaahh OUI! Que j’en vois un essayer de m’arrêter! Pour le lancement de l’ADISQ, on a décidé de tourner la performance au studio Le Nid à Saint-Adrien, là où une grande partie de l’album a été créée. On voulait faire un spectacle à la saveur douillette. Ceci étant dit, le désir de retourner sur les scènes brûle dans mon cœur. Je vais retrouver mon public pour qu’on puisse danser tous ensemble aussitôt que possible.

 Pan M 360 : Merci beaucoup Emily, bravo pour la parution de Pré et bonne continuation!

Emily Skahan : C’est moi qui te remercie!

Photo : Maxime Aubert

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