Pour ses fans les plus fervents venus jeudi à sa rencontre à la Sala Rossa, Yonatan Gat est une légende vivante. Guitariste, compositeur, improvisateur, leader d’orchestre israélien transplanté à New York, il est une incarnation guitaristique de l’ouverture et de l’éclectisme extrême, valeurs que nous soutenons sans réserve à PAN M 360. Puisque sa musique se promène allègrement au Moyen-Orient, en Afrique ou dans les Amériques, puisque ses citations vont du surf rock façon Dick Dale au fameux thème de la samba Brazil, on tient à vous en cause.
Évidemment, cet authentique (et fort sympathique) guitar hero ne prétend pas représenter la planète entière mais ses intégrations traduisent une immense ouverture sur le monde entier. Attitude garage punk, mais aussi free jazz, jazz rock, groove, bruitisme, haute virtuosité guitaristique, excellents accompagnateurs, on en passe! La dernière pièce au programme aura duré une quinzaine de minutes et avait la forme d’une longue improvisation jazz en mode rock, formes apparemment simples et groovy à l’intérieur desquelles des perles sont repérées sans cesse.
On raconte que son premier groupe de type garage, Monotonix, fut interdit dans presque toutes les salles d’Israël, ce qui l’aurait forcé à l’exil. Aujourd’hui, Jonathan Gat n’est peut-être pas un demi-dieu de son firmament mais son excellente réputation lui permet de rouler sa bosse dans toutes les salles petites et moyennes sur cette petite planète. Si on se fie à ce qu’on a entendu au Taverne Tour, ça n’est pas prêt de
s’arrêter.