Façon classique, l’augmentation orchestrale du légendaire groupe Queen va de soi. Enclin au bel canto et au style barbershop dans son approche vocale, ce célébrissime classic rock britannique des années 70 et 80 pouvait compter sur un chanteur de puissance, icône de la pop décédée tragiquement à l’époque dévastatrice du sida. Freddy Mercury disposait d’un organe vocal hors du commun et d’un formidable charisme, appuyé par une formation rock des plus vitaminées.
Ainsi, cet Hommage à Queen a été présenté en ouverture et en quasi conclusion au Festival Classica.
Le choix du soliste Marc Martel ne pouvait être mieux indiqué : le Québécois ne fut-il pas recruté par membres de Queen pour évoquer leur soliste disparu? Absolument. La direction était assurée par Simon Fournier au pupitre l’Orchestre symphonique du Grand Montréal, aussi à la direction du Chœur de l’Opéra bouffe du Québec. À l’évidence, ce musicien classique aime et connaît la culture rock jusqu’à se permettre lui-même quelques interventions non classiques!
L’idée était de coupler un groupe rock à un solide orchestre de chambre et à un chœur fervent au service des grandes mélodies rock signées Queen : Another Bites The Dust, We Will Rock You, We Are The Champions, Don’t Stop Me Now, Fat Bottomed Girls, Radio GaGa, You’re My Best Friend, Somebody to Love et autres Bohemian Rhapsody, sans compter l’incontournable Under Pressure, coécrite à l’époque avec David Bowie.
À travers cette forêt de tubes devenus classiques un demi-siècle après leur conception, le défi consistait à atteindre l’équilibre entre l’esprit rock et l’élégance d’un (petit) orchestre symphonique, d’un choeur pop sensible à l’énergie rock. Pour y parvenir, le chef Simon Fournier doit s’assurer de faire ressortir les qualités maîtresses de chaque composante du concept. Quant au soliste Marc Martel, il maîtrise évidemment ce répertoire et peut user de sa voix d’enfer pour transporter le concept jusqu’à l’auditoire, peuplé très majoritairement de fans de ce groupe mythique.
Bien sûr, il a dû s’adapter progressivement à cet environnement et acquérir l’assurance nécessaire en cours de programme. Bien sûr, la première exécution du concept à la Salle Claude-Champagne, le 23 mai dernier, n’était peut-être pas parfaite dans la réunion des forces et dans sa sonorisation sur scène mais laissait présager un meilleur concert donné en plein air, le samedi 15 juin, au Parc de la Rivière-aux-Pins à Boucherville.