Il y a quelques années, peu après la sortie de l’album Acts of Rebellion, paru chez Dominoen 2020, Ela Minus nous avait accordé une interview. Et puis vint un court enregistrement avec DJ Python et puis rien jusqu’à ce single de l’artiste colombienne installée aux USA: exprimé en espagnol, Combat laisse présager un nouveau cycle de création.
Elle était batteure dans un groupe punk à l’adolescence, elle fut ensuite admise au Berklee College of Music (Boston) et laissa sa Colombie natale pour ainsi devenir une vraie pro de la percussion et découvrir son talent de productrice électro. Puis elle s’est installée à Brooklyn et s’est mise à construire ses synthés modulaires. Ses es enregistrements ont épaté la galerie, un album fut lancé, on a aimé cet enregistrement, on a causé avec la principale intéressée, la voilà enfin sur scène dans un festival de grande réputation.
Électro-pop, dream-pop, synth-pop, synth-punk sont réunis en une seule femme. Après la décharge de Marie Davidson, ce set d’Ela Minus à la SAT n’était pas particulièrement déstabilisant. On a observé le talent évident de songwriter et de productrice synth pop, on a remarqué quelques ornements singuliers mais ça restait de la pop intelligente, des formes construites comme des tubes, avec intro, refrain, pont et refrain jusqu’aux applaudissements.
Pour un milieu de soirée, ce fut vivifiant mais j’en aurais pris davantage sur le plan conceptuel, j’aurais préféré plus de composantes exploratoires malgré la forme chanson. Ces bémols, il faut dire, n’étaient probablement pas partagés avec la majorité des mutékiens et mutékiennes venu.e.s à la rencontre d’Ela Minus, qui pourrait devenir un star pour de vrai en tapant sur ce même clou. Apparition ou résurrection, en somme ? Qu’importe, on a hâte à la suite.
Crédit photo: Frédérique Ménard-Aubin