Après avoir fait un gros câlin à Data Plan qui l’a précédé sur les platines, Rhyw prend les rênes de la scène Banque nationale du Piknik Électronik pour le show spécial Mutek. Il débute plutôt en douceur avant d’accélérer le rythme quelques minutes plus tard. La pluie n’a pas affecté le set de Rhyw qui a bénéficié d’un soleil de fin de soirée et d’une foule de plus en plus grandissante, au fur et à mesure que la soirée avançait.
Il se met d’ailleurs très vite à danser, alors que ses mouvements sur la console deviennent de plus en plus brusques, donnant le ton à ce qui nous attendra pour cette clôture de Mutek. La foule ne semble pas avoir remarqué le changement de DJ et continue à danser comme si de rien était mais un petit groupe de fans de Rhyw s’est avancé de la scène pour encourager leur artiste. On passe très vite en mode techno, house, avec quelques voix enregistrées qu’on entend ici et là. Le producteur de musique électronique gallois-grec Rhyw est célèbre pour ses sons audacieux et complexes. On entend parfois des bruits mystiques, dans une langue inconnue, mêlant synthés et invitant au voyage. Le même rythme synthé revient à plusieurs reprises mais accompagné de différents rythmes à chaque fois. En bref, il construit autour du synthé. Il profite des pauses pour changer de rythme et recommencer avec un son complètement différent et plus dansant.
Il se met à sauter par moments, tellement il se plonge dans son univers et on sent bien que le niveau de décibel est monté en flèche. Entre deux gorgées et quelques sourires timides à la foule, il profite des pauses entre deux chansons pour voir la réaction du public avant de repartir de plus bel. On est à fond dans l’électro avec des rythmes percussifs qui viennent ajouter du reflet.
Cet ancien membre du duo influent Cassegrain a bien fait de suivre une carrière solo qui le démarque sur la scène électro. Il a parcouru plusieurs scènes et événements estimés tels que Berghain, Berlin Atonal et Boiler Room Tokyo, pour ne nommer que ceux-là.
Mixant broken beat, techno traditionnelle et ultra-moderne, il ajoute des structures minimales mais robustes à ses sets endiablés qui nous donnent l’impression d’être dans une discothèque à ciel ouvert. Le public, majoritairement jeune, semblait apprécier la performance, pendant qu’une mère dans la soixante et sa fille dans la trentaine partageaient une cigarette en se trémoussant sur les sons de Rhyw, pendant qu’un père et sa jeune fille pré-ado dansaient à tue-tête tout le long du set.
On qualifie son travail « d’un dialogue entre le physique et l’abstrait, invitant les publics à expérimenter un son aussi intellectuellement stimulant qu’il est viscéral. »