Afrique / autochtone

Mois de l’histoire des Noirs | Une immersion afro-autochtone

par Sandra Gasana

Pour sa troisième édition, Immersion nous a plongés dans une rencontre entre deux femmes artistes africaines, Dalie Dandala, du Congo-Brazzaville, et Lerie Sankofa, de Côte d’Ivoire, et une femme Atikamekw, Laura Niquay. Ensemble, elles nous ont partagé le fruit de leur résidence de création artistique de 21 jours au cours de laquelle elles ont appris à se connaître, elles ont créé ensemble tout en chantant dans les langues respectives de chacune.

L’art de la mise en scène avait toute sa place dans ce spectacle, sous la direction de Fredy Massamba, lui-même artiste de renom. De l’habillement, à la danse, aux nombreux instruments joués par les trois femmes, rien n’était laissé au hasard. Chacune à tour de rôle prenait le temps d’expliquer ses chansons, avec la participation des autres aux chœurs ou à l’aide d’un instrument. Par moments, on ne savait plus s’il s’agissait d’une langue africaine ou autochtone, tellement les frontières étaient poreuses.

Le chant, la danse, les instruments et leur agencement s’est fait tout naturellement, permettant aux artistes de se raconter à leur guise. Le ngoma, les percussions, la guitare, le tambour handpan et l’ahoco : tout y était. Chacune des artistes chantait dans sa langue maternelle, en insérant par moments des bouts de phrases en français.
« Nzobi, dans ma langue signifie rituel ou prière, un peu comme le vodou », nous explique Dalie Dandala avant d’entonner sa chanson en nyari. Elle est rejointe par Lerie aux percussions et Laura aux chœurs avant de se mettre à danser, toute vêtue de rouge.

À son tour, Lerie nous partage une chanson en avikam qui parle des femmes et de leur volonté de liberté lorsqu’elles sont maltraitées par leur mari. Dalie et Laura l’accompagnent, l’une à l’ahoco et l’autre à travers une poésie dans la langue Atikamekw, avec un peu de français.

Malgré une corde de sa guitare qui se détache en plein show, cela n’a pas empêché Laura d’en jouer sur le morceau « Stéréotype », qui dénonce les préjugés sur le rôle de la femme, avec Dalie et Lerie aux chœurs et percussions.

Ces femmes ont même fait participer le public sur un morceau, alors que Fredy Massamba ne pouvait plus se retenir de danser. C’est d’ailleurs ce qu’il a fait à un moment dans la soirée lorsqu’il a rejoint le trio sur scène, rapidement accompagné par Louise Abomba, une artiste visuelle du Cameroun.

Elles ont clôturé le spectacle avec un hommage aux jumeaux, considérés comme une bénédiction dans plusieurs cultures en Afrique, en chant, en musique et en danse. La complicité était plus palpable entre les deux artistes africaines, bien entendu, mais Laura a réussi à se frayer une place tout en leur donnant l’espace de créer un lien plus fort entre elles.

S’en est suivi une période d’échange, qui a permis aux spectateurs de poser quelques questions aux trois artistes. Le thème de la femme était central tout au long du show, le pouvoir qui leur sont conférés, leur rôle dans la société et les préjugés à déconstruire à leur sujet.
À la question « Et après ? » venant du public, nous avons appris que Laura, qui travaille présentement sur un album blues avec un band uniquement composé de femmes, a invité Dalie et Lerie à participer à son projet. Nous allons donc devoir attendre une suite à cette immersion artistique qui aura résulté en une symbiose culturelle entre l’Afrique et un Peuple autochtone du Canada.

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