acadie / country-folk / punk rock

Marathon | P’tit Belliveau au MTELUS, baptême du feu

par Sami Rixhon

Premier MTELUS dans le viseur pour Jonah Guimond, alias P’tit Belliveau. Après quatre Club Soda en un an, c’était le temps de passer aux choses sérieuses. The real deal. Et comme le défi a été soulevé haut la main par la joyeuse troupe acadienne, oh ça oui.

P’tit Belliveau entre désormais dans la cour des grands, il foule enfin les planches de ce temple montréalais. Loin semble le jeune et fougueux Jonah Guimond accompagné des Grosses Coques, s’enfermant uniquement dans ce sympathique country-pop parfois un brin limité. Le natif de Baie Sainte-Marie, en Nouvelle-Écosse, s’est d’autant plus réaffirmé en cet artiste particulièrement audacieux, se foutant des codes de l’industrie et diablement divertissant.

P’tit Belliveau amorce son spectacle avec Depuis que la neige a fondu et Moosehorn Lake, tirés de ses deux premiers projets. Alternant tout au long du concert entre le banjo et la guitare électrique, il présente une majorité de pièces de son nouvel album, l’homonyme P’tit Belliveau, explorant autant des recoins pop-punk à la Blink-182 que des avenues métal ou rap. Audacieux, je vous dis.

« Si y’a une personne dans la salle qui chante pas, je retire ma musique de Spotify et j’arrête le show », avertit-il avant d’interpréter la grinçante Mon drapeau acadjonne viens d’Taïwan. Il y a tout ce que vous voulez dans un concert de P’tit Belliveau. Vous désirez rire? Regardez les projections derrière le groupe, qui présentent notamment des grenouilles qui font de l’exercice ou des tracteurs John Deere. Vous voulez être déconcerté? Laissez-vous surprendre par un interlude extramusical déroutant où un lutteur, sorti de nulle part, vient se battre avec le groupe sur scène pour finir terrassé par un P’tit Belliveau torse nu – « Never fuck with P’tit Belliveau. Ever », ajoutera-t-il dans la foulée -. Vous préférez bouger? Allez au-devant du parterre, au milieu de ses fidèles disciples lançant des mosh pits sur absolument n’importe quoi. Il y a de tout, vraiment.

Chapeau aux musiciens accompagnateurs, particulièrement doués et divertissants avec leurs chorégraphies farfelues et leurs solos de mandoline et de violon à gogo. Deux membres du délirant quatuor punk Peanut Butter Sunday (Normand Pothier et Jacques Blinn) jouent d’ailleurs depuis quelque temps avec P’tit Belliveau sur scène, ce qui peut expliquer le penchant rock qu’exploite de plus en plus Guimond dans ses compositions.

L’artiste acadien clôture la partie régulière de son spectacle avec RRSP/Grosse pièce, de son deuxième album, puis revient sur scène pour un excellent rappel mêlant chanson à répondre pour enfants (L’arbre est dans ses feuilles), nouveau matériel (L’​é​glise de St. Bernard) et anciens succès (J’aimerais d’avoir un John Deere et, bien sûr, Income Tax). Le public en veut encore et encore, ce qui force le groupe à revenir jammer quelques minutes pour un deuxième rappel apparemment impromptu.

P’tit Belliveau répétait plusieurs fois dans le spectacle à quel point il est reconnaissant de compter sur le soutien indéfectible de son public, ses chums, depuis tant d’années (chose qu’il disait déjà dans Demain). Merci à toi, P’tit Belliveau, de proposer une offre si singulière dans une industrie locale souvent trop standardisée. L’un des meilleurs artistes franco-canadiens actuels, tout simplement.

Crédits photo : Camille Gladu-Drouin

Tout le contenu 360

FIRE ! Orchestra au FIMAV : le power trio à la rencontre de la communauté canadienne de la musique actuelle

FIRE ! Orchestra au FIMAV : le power trio à la rencontre de la communauté canadienne de la musique actuelle

Everything is Recorded – Richard Russell is Temporary

Everything is Recorded – Richard Russell is Temporary

Wu-Tang Clan & Mathematics – Black Samson, the Bastard Swordsman.

Wu-Tang Clan & Mathematics – Black Samson, the Bastard Swordsman.

Stéréo Africa Festival – Cocktail privé d’ouverture

Stéréo Africa Festival – Cocktail privé d’ouverture

Classica 2025 présenté par Marc Boucher: Mers intérieures avec Marianne Lambert

Classica 2025 présenté par Marc Boucher: Mers intérieures avec Marianne Lambert

Les pouvoirs magiques d’Erika Hagen

Les pouvoirs magiques d’Erika Hagen

Le jazz au Festival international de jazz de Montréal expliqué par Modibo Keita

Le jazz au Festival international de jazz de Montréal expliqué par Modibo Keita

Dalit Hadass Warshaw, Boston Modern Orchestra Project / Gil Rose – Sirens

Dalit Hadass Warshaw, Boston Modern Orchestra Project / Gil Rose – Sirens

Howard Shore/Orchestre Philharmonique de Radio France – Shore : Anthology

Howard Shore/Orchestre Philharmonique de Radio France – Shore : Anthology

Quatuor Diotima – Boulez : Livre pour quatuor

Quatuor Diotima – Boulez : Livre pour quatuor

Strat Andriotis – Exits

Strat Andriotis – Exits

Richard Reed Parry – The Actor

Richard Reed Parry – The Actor

Tamara Stepanovich – Organised Delirium

Tamara Stepanovich – Organised Delirium

Galan Trio – Embrace

Galan Trio – Embrace

Jack Van Zandt – A Chaos of Light and Motion

Jack Van Zandt – A Chaos of Light and Motion

Tommy Crane – Reality Curated: Live at Ursa

Tommy Crane – Reality Curated: Live at Ursa

Thomas DeLio – Anti-paysage

Thomas DeLio – Anti-paysage

No Hay Banda – Steven Kazuo Takasugi : Il teatro rosso

No Hay Banda – Steven Kazuo Takasugi : Il teatro rosso

Vancouver Contemporary Orchestra; Vancouver Chamber Choir – Christopher Tyler Nickel : Mass; Te Deum

Vancouver Contemporary Orchestra; Vancouver Chamber Choir – Christopher Tyler Nickel : Mass; Te Deum

Hypercube – The Force for Good

Hypercube – The Force for Good

PUP – Who Will Look After the Dogs?

PUP – Who Will Look After the Dogs?

Duo AYA – Cycles

Duo AYA – Cycles

Inscrivez-vous à l'infolettre