Accompagné par la compositrice et guitariste flamenca Caroline Planté et le Vénézuélien Héctor Alvarado Pérez à la basse, Noubi n’a pas trop tardé à inviter le saxophoniste argentin Damian Nisenson sur scène. Ce dernier, qui avait introduit la soirée quelques minutes plus tôt, est l’homme derrière Malasartes, cette compagnie de création et production à l’origine de cette série de concerts d’automne.
Les thèmes abordés par Noubi vont des enjeux touchant la jeunesse, la politique, l’individualisme dans les sociétés occidentales tout en dénonçant les violences sous toutes ses formes, comme il le fait dans le morceau Nanela. C’est lors de ce morceau que les spectateurs se sont mis à danser, n’en pouvant plus de rester assis, alors que Noubi faisait participer la salle dans le refrain en wolof.
Il prend le temps de remercier son public après chaque morceau, en français et en wolof, sa langue maternelle. En effet, ce natif de Saint-Louis au Sénégal est très attaché à sa langue, puisque tous ses morceaux sont dans sa langue natale, à quoi il rajoute quelques paroles en français par-ci, par-là. D’ailleurs, Caroline et Hector font les chœurs en wolof sur certains morceaux, ce qui rajoute un effet de surprise au spectacle. Principalement sur son cajón, il joue à la guitare à une ou deux reprises, complémentant ainsi ses musiciens. La forte complicité, surtout avec Damian, se faisait ressentir tout au long du spectacle, les deux ayant travaillé ensemble pendant plusieurs années, depuis ses débuts à Montréal, dans le cadre du programme de mentorat de Diversité artistique Montréal.
Noubi rend également un hommage à sa maman dans le morceau Légui, « remerciant celle qui a fait de lui l’homme qu’il est aujourd’hui », nous confie-t-il. Il nous a également partagé des collaborations avec de grandes artistes telles que la Brésilienne Bia Krieger ou encore la Mexicaine Mamselle Ruiz, avec le morceau Sourire, les deux femmes étant absentes malheureusement.
Dans le morceau Autrement, il invite l’audience à porter « un nouveau regard sur le monde, un nouveau regard sur la vie », entre les rythmes saccadés du cajón et la guitare flamenca qui fusionnent parfaitement. J’étais surprise de voir comment les rythmes de Mbalax s’agençaient bien avec le style flamenco, une combinaison originale. Et c’est exactement ce qui ressort de ce concert : cette ouverture de Noubi vers l’autre, vers d’autres rythmes venant d’Amérique latine et d’ailleurs, le tout avec originalité, tout en invitant le spectateur dans son univers sénégalo-québécois. Un vrai melting-pot de sonorités.