Deux heures avant le début du concert, les meilleures places étaient déjà prises, devant la scène installée au pied du Mont-Royal. L’ambiance était festive et familiale : des petits groupes se rassemblaient autour d’un pique-nique en cette merveilleuse soirée de début août. Un groupe de percussionnistes composé de jeunes du secondaire et de leur professeur assuraient l’animation préconcert, se déplaçant dans la foule pour offrir des rythmes brésiliens enlevants.
L’humoriste et animatrice Katherine Levac était la présentatrice de la soirée. Elle s’est donné le rôle de la personne peu habituée au concert, annonçant qu’elle ne savait pas vraiment ce qui allait se passer. Elle apparaissait après chaque pièce interprétée par l’orchestre, ce qui brisait quelque peu le rythme du concert, mais ses interventions étaient drôles et rythmées, gardant le public attentif. Il faut dire que ce concert au pied du Mont-Royal vise à briser le moule traditionnel du concert classique. Yannick Nézet-Séguin a même invité la foule à sortir son téléphone cellulaire pour filmer et partager le 3e mouvement de la 7e symphonie de Dvorak (un clin d’œil manifeste à sa sortie au mois de mai dernier, alors qu’une sonnerie de téléphone a interrompu le concert de l’Orchestre symphonique de Philadelphie qu’il dirigeait).
Nézet-Séguin est entré en scène avec « Mambo » de Bernstein (tiré de West Side Story). Le répertoire choisi pour la soirée restait loin des clichés, tournant autour du thème de la danse et de la nature. Kalamalka de Jean Coulthard illustrait musicalement la beauté des lacs et grands espaces canadiens. Par ce choix, l’OM a continué sa tradition de mettre au programme de chaque concert une pièce composée par une femme. Ensuite, les deux derniers mouvements de la 7e symphonie de Dvorak étaient dansants, mais étaient également empreints d’une certaine nostalgie. La très belle Rhapsodie romantique d’André Mathieu a ensuite été interprétée avec Alain Lefèvre au piano. Lefèvre est un spécialiste de l’œuvre de Mathieu, et a interprété cette pièce avec force, puissance, et parfois théâtralité. Enfin, l’OM a invité la foule à danser sur les airs de la Danzon no. 2 de Marquez. Le public a finalement été gâté par l’arrivée surprise sur scène d’Ariane Moffatt, qui a interprété La vie en rose en rappel.
L’OM a offert un concert dans lequel autant les habitués de la musique classique que les nouveaux venus pouvaient trouver leur compte. La soirée s’est déroulée dans la bonne humeur, où chaque personne avait le sourire aux lèvres.