Michael Formanek a poursuivi sa série de concerts avec L’Off Jazz vendredi soir dernier, cette fois en duo dans un O Patro Vys à guichets fermés.
Le Montréalais Steve Raegele l’a rejoint sur scène avec deux guitares et une panoplie de pédales pour injecter la couleur et la texture nécessaires à l’improvisation de paysages sonores, d’ostinatos et de solos en tandem. Formanek, pour sa part, n’a utilisé qu’une basse et un archet pour créer les sons qu’il souhaitait, mais il a eu recours à divers moyens pour y parvenir, notamment le spiccato, les hammer-ons de la main gauche et les harmoniques. Ensemble, les deux musiciens ont réussi à créer des moments hypnotiques et de transe avec des paysages sonores qui ont profondément captivé le public. Mon seul vrai reproche concerne le format de la soirée.
Le concert était divisé en deux parties solo, respectivement par Raegele et Formanek, suivies d’une troisième partie où les deux musiciens ont finalement joué en duo. Le set en duo, à mes oreilles, était nettement meilleur que la somme de ses parties, et j’aurais préféré l’entendre plus souvent plutôt que de jouer à haut niveau sur un seul instrument à la fois. En tant que duo, les hausses de volume, les réglages de retard à répétition rapide et les passages de trémolo de la guitare de Raegele avaient enfin quelque chose avec quoi interagir ; de même, les accords de puissance, les licks pentatoniques et les ostinatos de Formanek étaient recontextualisés en tant que base pour être joués par-dessus.
Il est possible qu’ils aient organisé le spectacle de cette façon pour gagner du temps, ce qui est compréhensible étant donné le calendrier chargé de Formanek avec le festival cette année, mais je suis resté sur ma faim en voulant un peu plus de ces deux-là.