Le coup d’envoi de la dixième édition de la Virée classique, le festival de la musique classique présenté par l’Orchestre symphonique de Montréal, a été donné mercredi soir avec un concert donné sur l’Esplanade du Parc olympique. C’est avec une précision remarquable que Rafael Payare et l’orchestre ont transporté le public à travers différents airs d’opéras célèbres et encore plus. L’animation de la soirée a été assurée par Magalie Lépine-Blondeau, la porte-parole de la Virée classique. Tous ensemble, ils nous ont offert un concert remarquable, accessible et fort agréable.
Bomsori, violon. Crédit photo : Antoine Saito
Le public voyage jusqu’à la charmante Séville, avec des extraits du Barbier de Séville de Rossini, puis la même chose avec la célèbre Carmen de George Bizet. La Carmen Fantaisie, par Franz Waxman pour violon et orchestre, interprétée avec brio et virtuosité par la violoniste solo Bomsori, présente nombre de défis techniques qu’elle a su surmonter avec aisance. La pièce vient s’insérer entre les deux extraits d’opéra et fait écho aux airs chantés par la mezzo-soprano invitée, Isabel Leonard. Cette dernière charme la foule avec son timbre chaleureux et sa théâtralité. La clarté remarquable des paroles chantées, tant en italien qu’en français, est à féliciter, tandis que son jeu d’acteur communique efficacement la complexité émotive des personnages qu’elle incarne.
Isabel Leonard, mezzo-soprano. Crédit photo : Antoine Saito
Les Tableaux d’une exposition de Modeste Moussorgski changent décidément de ton. On sort de l’opéra pour entrer dans un style plus figuratif, voire descriptif, qui évoque le passage à travers les halls d’un musée ou d’un salon. Il en émane une noblesse et majesté qui s’impose dès le premier thème, très connu, qui structure l’œuvre. La performance de la section de cuivres est à saluer pour sa précision et sa clarté. L’orchestre réservait une dernière surprise au public, avec en rappel la célébrissime Chevauchée des Walkyries de Wagner. Son interprétation exemplaire en fait le clou du spectacle.
La technique et la réalisation derrière le concert étaient impressionnantes. On applaudit la justesse des timbres à travers l’amplification, ainsi que le travail fascinant des caméras dans l’orchestre, offrant une perspective différente des musiciens. Petit bémol, la sensibilité de certains micros sur scène faisait en sorte que l’on entendait distinctement les pages tourner, les chaises craquer, et les archets tomber. C’est cependant cette même subtilité dans la captation qui permet d’entendre les plus douces nuances de l’orchestre, même à plusieurs mètres de la scène. Les inconvénients sont vite oubliés après tout ça!
Malgré ce détail mineur, ce concert a su être à la fois si enivrant et divertissant. Les airs étaient familiers et les thèmes déjà connus, mais l’interprétation était si exceptionnelle et précise qu’il nous semblait redécouvrir ces classiques. C’est dans cet aspect que l’Orchestre a réellement brillé. Il a su communiquer tout l’amour que lui est son chef ont pour la musique.
La Virée classique s’annonce être particulièrement vibrante!
Par Elena Mandolini et Alexis Ruel