Afrique

Alain Oyono : le nouveau saxophoniste en ville !

par Sandra Gasana

À la base, je ne comptais pas couvrir le spectacle de samedi passé à la Brassée, j’y allais en mode spectatrice, pour découvrir celui dont tout le monde me parle en ce moment, Alain Oyono. Originaire du Cameroun, mais vivant au Sénégal depuis plus d’une décennie, le saxophoniste, qui fait partie de l’orchestre « Super Étoile de Dakar » de Youssou N’Dour, nous en a mis plein la vue. À tel point qu’il était difficile de garder ça pour moi, alors voici.

En guise d’introduction, il opte pour la douceur avec le morceau The Beginning, qui marque aussi le début de la carrière solo de l’artiste, avant de nous faire découvrir ses talents de chanteur sur Loba qui signifie Dieu en douala, langue parlée dans la région littorale du Cameroun. Des airs qui me font tout de suite penser à Kenny G, que j’écoutais en boucles durant ma jeunesse.

Sur fond d’instrumentaux soigneusement agencés, et muni d’un laptop, de pédales, d’une mini-console, Alain, qui est également auteur, compositeur, interprète, parvient non seulement à jouer son instrument tout en étant ingénieur de son. Sur certains morceaux, des notes de piano, de l’afrobeat ou de l’afro jazz servent de base pour lui permettre d’improviser dessus à sa guise. Sur d’autres morceaux, il introduit des bruits d’ambiance pré-enregistrés, des chœurs, et d’autres sons qui viennent complémenter son instrument.

Dans son dernier EP sorti en 2023, intitulé Transcendance, il rend hommage à la nature, notamment dans le titre « Ma nature ». « Cet album est dédié à l’écosystème, surtout dans ces moments difficiles. Heureusement, vous ramenez de la chaleur ici ce soir » dit-il en s’adressant à la foule.

Plusieurs instruments se rajoutent les uns après les autres durant la deuxième partie du concert.

Alain revient sur scène d’abord accompagné par Dauphin Mbuyi à la basse, puis quelques chansons plus tard, Deo Munyakazi rejoint le duo avec son inanga, instrument à cordes traditionnel rwandais qui s’apparente à la cithare. Ensemble, ils parviennent à créer de la magie sous nos yeux ébahis. Viennent ensuite se joindre à eux Dicko Fils, du Burkina Faso, à la voix envoûtante, nous rappelant le Sahel et la charmante Sylvie Picard, qui nous ont enchanté chacun à leur manière.

Et alors qu’on pensait que le concert tirait à sa fin, Raphaël Ojo est arrivé avec son djembe pour rajouter sa touche finale. Le concert se transforme en jam session, au grand plaisir du public, qui réalise peu à peu qu’il est en train de vivre un moment unique. Le propriétaire de la Brassée m’a d’ailleurs confié que c’était l’un de ses concerts préférés. « Est-ce que toi aussi tu trippes autant que moi en ce moment ? » me demande-t-il à l’oreille, entre deux morceaux ? « Je plane », lui ai-je répondu.

Le concert ne pouvait pas terminer sans un hommage au géant Manu Dibango, avec une reprise du classique Soul Makossa, ce qui a beaucoup plu au couple assis à côté de moi. Bref, tout ça pour dire que le public de la Brassée peut s’estimer chanceux d’avoir découvert un artiste qui fera sûrement parler de lui sur la scène artistique montréalaise en 2025 et au-delà !

Crédit photo: Peter Graham

Tout le contenu 360

FIJM | Ayra reconfirme son statut de Starr

FIJM | Ayra reconfirme son statut de Starr

FIJM | Le jazz black selon Marquis Hill

FIJM | Le jazz black selon Marquis Hill

Festival de Lanaudière | Leonardo Garcia Alarcon/Le Couronnement de Popée de Monteverdi : les lois du marché version 1642

Festival de Lanaudière | Leonardo Garcia Alarcon/Le Couronnement de Popée de Monteverdi : les lois du marché version 1642

FIJM | Nate Smith et son quartette de talent supérieur

FIJM | Nate Smith et son quartette de talent supérieur

Nuits d’Afrique 2025 | Tyrane Mondeny présente sa soul mandingo

Nuits d’Afrique 2025 | Tyrane Mondeny présente sa soul mandingo

FIJM | Nai Palm ? Créature d’exception ! Hawa B ? Future star!

FIJM | Nai Palm ? Créature d’exception ! Hawa B ? Future star!

FIJM | Funky funky, Trombone Shorty

FIJM | Funky funky, Trombone Shorty

FIJM | Nubya Garcia devient une star à MTL

FIJM | Nubya Garcia devient une star à MTL

FIJM | Avishai Cohen symphonique : magie totale

FIJM | Avishai Cohen symphonique : magie totale

King Gizzard & The Lizard Wizard – Phantom Island

King Gizzard & The Lizard Wizard – Phantom Island

Common Holly – Anything glass

Common Holly – Anything glass

FIJM | Jeff Goldblum : conteur, comédien et pianiste, 3 en 1

FIJM | Jeff Goldblum : conteur, comédien et pianiste, 3 en 1

FIJM | Gabriella Olivo, voyage musical en trois langues

FIJM | Gabriella Olivo, voyage musical en trois langues

FIJM | Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp – Ventre Unique

FIJM | Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp – Ventre Unique

Fantastic Negrito – Son of A Broken Man

Fantastic Negrito – Son of A Broken Man

FIJM | Cumbia, chaos et résistance : Empanadas Illegales viennent faire grimper le thermomètre

FIJM | Cumbia, chaos et résistance : Empanadas Illegales viennent faire grimper le thermomètre

Turnstile – Never Enough

Turnstile – Never Enough

FIJM | Meggie Lennon et le récit des Desire Days

FIJM | Meggie Lennon et le récit des Desire Days

FIJM | Dianne Reeves et Romero Lubambo: un duo intime de virtuoses

FIJM | Dianne Reeves et Romero Lubambo: un duo intime de virtuoses

FIJM | Brandon Woody’s Upendo: Baltimore quand tu nous tiens !

FIJM | Brandon Woody’s Upendo: Baltimore quand tu nous tiens !

Orford 2025  | Beethoven estival et Reinecke féérique à la flûte : entrevue avec Denis Bluteau

Orford 2025  | Beethoven estival et Reinecke féérique à la flûte : entrevue avec Denis Bluteau

GAFAM & USA vs Canada: bye bye la taxe de 3% sur le numérique

GAFAM & USA vs Canada: bye bye la taxe de 3% sur le numérique

FIJM | Stella Cole: de Tik Tok aux plus grandes scènes de jazz

FIJM | Stella Cole: de Tik Tok aux plus grandes scènes de jazz

ALICE sur son X

ALICE sur son X

Inscrivez-vous à l'infolettre