La Semaine de Neuf de cette année, présentée sous le cadre du Le Vivier, promet d’explorer les liens entre les arts numériques et la musique de création, donnant jusqu’à présent des résultats prometteurs. La représentation de ce soir, une double programmation, a été une autre soirée réussie pour le programme de cette année, qui comprend des performances à caractère multimédia et interdisciplinaire.
La première moitié du programme, Lascaux, a été interprétée et composée par deux artistes électroacoustiques italiens, Giulio Colangelo et Vittorio Montalti, qui cherchent à explorer le moment où l’étincelle créatrice est née dans ces célèbres grottes avec cette pièce. Il est difficile de dire si cet objectif ambitieux a été atteint ou non, mais considéré uniquement comme une expérience sensorielle et audiovisuelle, ce fut certainement un plaisir à vivre. Les deux artistes ont joué avec des sons et des bruits incroyablement tactiles et viscéraux grâce à la magnifique installation son et lumière de la salle du Conservatoire de Musique. Cependant, je n’ai pas été très convaincu par la narration de cette pièce ni ému par son arc, car il révèle beaucoup de choses dans les mêmes textures, mais c’était quand même très agréable.
Le point culminant de la soirée a été cette interprétation éclectique de Mad Max du compositeur français de musique mixte Pierre Jodlowsky, dont l’œuvre est à l’honneur cette année. Sa vision de ce héros hollywoodien est en fin de compte un examen brutal des défauts et des vices souvent associés à de tels personnages : violence, machisme, brutalité. Charles Rambaldo a livré une performance captivante en tant que personnage principal, se frayant un chemin non seulement à travers une post-apocalypse mais aussi une partition musicale incroyablement détaillée qui impliquait beaucoup de coordination de sa part. La composition commence avec l’interprète mimant la conduite d’une moto avec des détails convaincants, avant d’interagir avec une grosse caisse sur laquelle est projetée une bouche. La pièce monte en crescendo dans sa partie du troisième acte avec l’interprète se mettant enfin au vibraphone, menant au moment le plus « musical » de la partition invoquant les sons du gamelan. Certainement une performance très amusante et réfléchie, et qui rendait justice au matériel source explosif.