Le 15e disque de la formation thrash brésilienne mérite amplement qu’on prenne le temps de l’apprivoiser. Pas parce que Quadra est difficile à digérer, mais parce qu’après un départ féroce, l’album dévie de sa trajectoire et laisse plus de place à l’expérimentation et aux mélodies avant de combiner les deux éléments sur les derniers titres. Après quelques écoutes, on se rend compte que cette progression correspond à la vision de Sepultura lors de la conception de Quadra. Tout d’abord, revisiter le son thrash de Beneath the Remains (1989) et Arise (1991) sur les chansons Isolation, Means To An End et Last Time. Poursuivre avec les percussions tribales sur Capital Enslavement et Raging Void, la chanson la plus faible du disque avec Ali. Arrivent ensuite les chœurs sur Guardians Of Earth et les mélodies sur l’instrumentale The Pentagram qui contient un solo de guitare renversant.
À la base, les textes de l’album sont inspirés du terme « quadra » – qui signifie terrain de sport en portugais – et traitent des règles et différences culturelles qui ont un impact sur la façon de voir le monde. On a aussi l’impression que Quadra a été un terrain de jeu pour le quatuor, qui est allé en Suède afin de l’enregistrer au studio de Jens Bogren (Opeth, Dimmu Borgir), réalisateur de Machine Messiah (2017). Sepultura conclut l’album en flirtant avec le rock et le metal sur Fear, Pain, Chaos, Suffering; Derrick Green y chante en duo avec Emmily Barreto du groupe rock brésilien Far from Alaska.
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