« Ce concert, bâti selon une forme en arche, s’ouvre et se ferme avec deux œuvres françaises du début du XXe siècle aux images très évocatrices, de la féerie orientale de Dukas aux mirages aquatiques de Debussy. Au centre, le pianiste Daniil Trifonov interprète deux concertos russes : celui de Schnittke, avec son remarquable travail sur les textures ainsi que celui de Prokofiev, avec ses atmosphères changeantes. Un voyage musical riche en couleurs, en contrastes et en métamorphoses sous la direction de Rafael Payare.«
Daniil Trifonov est sans conteste un des plus brillants interprètes de sa génération, il en a fait l’éloquente démonstration à quelques reprises sur la scène de la Maison symphonique, le positionnant au faîte du piano russe pour la période actuelle, aux côtés de supravirtuoses tel Evgeny Kissin. Voilà une occasion plus délicate pour les raisons que l’on sait, occasion néanmoins alléchante.
Le public présent mardi a pu contempler le talent incommensurable de ce supravirtuose, capable d’exceller dans tout le répertoire pianistique. Dans le cas qui nous occupe, c’est la dialectique tonale-atonale d’Alfred Schnittke qui impose une approche abstraite, souvent violente, mais aussi consonante et raffinée en certains moments, voilà une esthétique typique des années 60 et 70 en musique contemporaine. Puis ce fut l’interprétation tout simplement hallucinante du Concerto No1 de Prokofiev, alliage parfait de tension dramatique et d’exécution technique. Phénoménal !
Notons que le programme des deux soirées inclut la Prière pour l’Ukraine de Valentin Silvestrov, marque de solidarité à l’endroit du peuple envahi par les armées de Vladimir Poutine. Et que Daniil Trifonov, un tantinet timoré dans ses propos officiels sur l’invasion russe en Ukraine, s’est exprimé très clairement mercredi en jouant au rappel du Concerto de Prokofiev l’Élégie du compositeur ukrainien Mykola Lyssenko.
ARTISTES ET OEUVRES
Orchestre symphonique de Montréal
Rafael Payare, chef d’orchestre
Daniil Trifonov, piano
Valentin Silvestrov, Prière pour l’Ukraine (arr. Eduard Resatsch, 6 min)
Alfred Schnittke, Concerto pour piano et orchestre à cordes (26 min)
Paul Dukas, La Péri (19 min)
Entracte
Sergueï Prokofiev, Concerto pour piano no 1 en ré bémol majeur, op. 10 (16 min)
Claude Debussy, La mer (23 min)
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