Admirée pour l’intensité de son jeu, la violoniste Simone Lamsma se joindra à l’OSM afin d’interpréter le Concerto pour violon no 1 de Szymanowski. S’inspirant du poème polonais « La nuit de mai », la pièce baigne dans une atmosphère contemplative. Un climat nocturne s’instaure également dans la Septième Symphonie de Mahler jusqu’à sa résolution dans un lumineux finale. Cette œuvre d’une étonnante modernité témoigne de l’imagination innovante du compositeur.
Admired for the intensity of her playing, violinist Simone Lamsma joins the OSM to perform Szymanowski’s Violin Concerto No. 1. Inspired by the Polish poem « May Night », the piece is bathed in a contemplative atmosphere. Mahler’s Seventh Symphony also establishes a nocturnal climate, until its resolution in a luminous finale. This astonishingly modern work bears witness to the composer’s innovative imagination.
Alisa Weilerstein : Bach, sublimé, chamboulé et actualisé
par Frédéric Cardin
Alisa Weilerstein, violoncelle concert Fragments cr.: Antoine SaitoAlisa Weilerstein, violoncelle concert Fragments cr.: Antoine SaitoAlisa Weilerstein, violoncelle concert Fragments cr.: Antoine SaitoAlisa Weilerstein, violoncelle concert Fragments cr.: Antoine SaitoAlisa Weilerstein, violoncelle concert Fragments cr.: Antoine SaitoAlisa Weilerstein, violoncelle concert Fragments cr.: Antoine Saito
Hier soir, à la Maison symphonique de Montréal, a eu lieu une rencontre tout à fait réjouissante (pour certains) et déconcertante (pour d’autres) : un concert-concept intitulé Fragments et mené intensément pendant deux heures, en solo, par la violoncelliste Alisa Weilerstein (la conjointe de Rafael Payare). Comment, d’abord, résumer succinctement le dit concept? Il y a six Suites pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach, vous le savez probablement déjà. À chacune de ses Suites, Weilerstein a ajouté plusieurs compositions (pour violoncelle solo également) commandées spécialement à un large aréopage de compositrices et compositeurs contemporains. Chacune des suites devient un cycle intitulé Fragments (de 1 à 6, donc). À l’intérieur de ces Fragments, tout est mélangé entre les mouvements des suites (même pas joués dans l’ordre habituel, le célèbre Prélude de la première suite arrivant à la fin du Fragment I!)) et les nouvelles compositions. Seule considération : des enchaînements opérés en fonction d’un arc dramatique et expressif scénographié et appuyé par une mise en scène assez sobre, mais subtilement expressive. Celle-ci est réalisée grâce à deux éléments fondamentaux : des blocs/panneaux illuminés de l’intérieur placés diversement (chaque Fragment a son ‘’placement’’ particulier), et un éclairage général dynamique et changeant au fil du déroulement du Fragment interprété. Ainsi, chaque Fragment, d’une durée d’une heure, devient un théâtre musical à la dramaturgie unique. Vous aurez compris que Weilerstein n’a pas joué les six Fragments de son projet total hier. Le concert se serait terminé au milieu de la nuit! Nous avons donc eu droit aux deux premiers de la série.
Mais bon, vous êtes ici pour savoir si c’était bon, non? Bien entendu, cela dépend des sensibilités de chacun, mais pour ma part, je suis très heureux du résultat, et j’ai très envie de connaître les quatre autres cycles de la série.
Je ne vous inonderai pas avec une description de chaque pièce enchaînée avec chaque autre, et tel mouvement de Bach, etc. Ce serait comme décrire une liste d’épicerie. Je tenterai plutôt de caractériser chacun des deux Fragments entendus, car là est l’intérêt de la chose : il s’agit d’une proposition artistique qui remet Bach en contexte à l’intérieur de cycles musicaux contemporains possédant une personnalité unique. Du moins, c’est ce que j’ai compris de l’exercice.
Fragments I est organique, fluide et ‘’pacifiste’’. La relation entre les pièces contemporaines et celles extraites de la Suite sol majeur, BWV 1007 (la no 1) est en général bienveillante, quoique certains éclats contrastant se manifestent ici et là. Joan Tower, Reinaldo Moya, Chen Yi, Gil Schwarzmann et Allison Loggins-Hull ont créé un dialogue fait de post-minimalisme, de modernisme lyrique et même de sonorités latines et chinoises (trés diluées. Pas de ‘’crossover’’ pop ici), avec le grand Jean-Sébastien. La scénographie et l’éclairage sont faits de caractérisations symboliques assez évidentes : les cubes/panneaux sont agencés de manière équilibrée, en demi-cercle parfait et ceinturant la soliste comme l’intérieur d’un temple. Une scène sur la scène. De plus, ils deviennent blancs pour chaque mouvement de Bach (symbole de pureté?). Pour les autres, nous avons des teintes de rouges, de bleus et d’orangés assez chaleureux. Les transitions entre les pièces se font de manière assez naturelle. Nous sommes ici dans un parcours émotionnel posé qui offre aux spectateurs une entrée en matière à la fois étonnante et amicale. La modernité des pièces nouvelles n’est pas astringente, quoique tout de même exigeante en terme d’écoute attentive.
Fragments II est différent. D’entrée de jeu, Weilerstein est elle-même dans un autre personnage : habillée plus ‘’modernement’’ et surtout coiffée façon ‘’glam-rock’’. La musique est lancée sur les chapeaux de roue : une attaque frontale rythmique et dynamique avec une pièce de la Québécoise Ana Sokolovic qui crache sa virulence au public. Le message est lancé : on est ailleurs. En fait, c’est l’ensemble du Fragment II qui est placé sous le signe d’une personnalité beaucoup plus agressive que le premier (mais pas que, car un superbe épisode final où Weilerstein chante une douce berceuse tout en s’accompagnant offre un moment de grande tendresse poétique). Fragment II est un cycle de contrastes frappants, dans lequel Bach et nos contemporains se heurtent et se jaugent. Mais, il y a bel et bien dialogue. Un dialogue argumentatif où l’on n’est pas toujours d’accord, mais qui reflètent tout de même une réalité bien actuelle : tout n’est pas rose et harmonie dans un monde de bonnes intentions. Du choc naîtront aussi de nouvelles idées et de nouvelles perspectives. La mise en scène, encore une fois, caractérise cette personnalité de façon claire : les cubes/panneaux sont, cette fois, éparpillés sur scène, certains couchés. On a l’impression que le temple évoqué dans le premier Fragment est maintenant en ruines. Bach continue d’être en blanc, mais l’éclairage de scène est beaucoup plus cru qu’en première partie. Des projecteurs bord en bord assaillent souvent la soliste. Les pièces de ce cycle ne s’enchaînent pas, elles se suivent et se cognent. Ce sont donc les univers d’Ana Sokolovic, Caroline Shaw, Gity Razaz, Daniel Kidane et Alan Fletcher qui ont ici le mauvais rôle : celui de faire paraître Bach comme salvateur dans un monde en perdition.
Cela dit, les œuvres nouvelles de ces compositeurs et compositrices ne sont pas, en toute honnêteté, si terribles. On a entendu bien pire. Certes, elles sont souvent rythmiquement motoriques, ou dynamiquement explosives, mais les discours offerts sont compréhensibles. Toutes les pièces ‘’racontent’’ quelque chose, dramatiquement parlant, bien que cela puisse être n’importe quoi, et très différent selon la personne qui écoute. Ce que je veux dire, c’est qu’il n’y a aucun exemple, nulle part, d’atonalisme dodécaphonique ou sériel cérébral. Rien qui puisse se réclamer, non plus, de l’avant-garde expérimentale. Rien non plus, à l’inverse, de franchement néo-classique/romantique, ou strictement minimaliste. C’est peut-être d’ailleurs là où Weilerstein aurait pu creuser davantage, afin de donner un portrait plus réaliste de la musique d’aujourd’hui. J’admets que le travail de cohésion aurait été décuplé. Mais personne ne dit que la véritable création est simple.
La Maison symphonique, pas pleine mais bien garnie, a réagi favorablement en majorité. Une partie du public n’est pas revenue après le premier Fragment, et quelques personnes sont parties pendant le deuxième. Il y avait quand même un nombre appréciable de jeunes, et je n’ai pas cru constater que ceux-ci étaient parmi les déserteurs! Je dis ça, et je ne dis rien…
Un collègue a émis l’opinion qu’il n’y avait peut-être pas d’intérêt à l’exercice s’il fallait ‘’détourner’’ Bach (à sa décharge, je pense qu’il faisait référence à l’approche très ample et romantique du jeu de Weilerstein dans les extraits des Suites, mais son opinion générale du concept n’était pas vraiment plus enthousiaste…). Je me demande comment on peut encore en être là dans ce genre de réflexion. Je ne retrouve plus la référence (qui a dit cela à l’époque?), mais les arrangements de Liszt de symphonies de Beethoven pour piano seul généraient le même genre de réactions de certains ‘’spécialistes’’ au 19e siècle. Et probablement toutes les ‘’revisites’’ de grands classiques à travers l’histoire de la création.
La démarche de la violoncelliste Alisa Weilerstein est résolument contemporaine. Pas dans le sens d’un avant-gardisme harmonique et désormais académique qui remonte en fait à carrément un siècle. Plutôt, et essentiellement, dans le sens d’une posture d’écoute et de conception de la musique réellement contemporaine, digne du 21e siècle et de l’ère des playlists Spotify ou celles de nos téléphones. Les traditionnels conservateurs continuent d’écouter la musique dans une perspective absolutiste où le premier mouvement vient avant le 2e, et où une Allemande de la Suite en ré mineur, BWV 1008 (la no 2) ne suit pas logiquement une pièce qui lui est stylistiquement extraterrestre et qui est intitulée With One Foot Heavy and the Other Light, Johanna and Anna Lilted Across Long Years (Microfictions vol.2, I). Pourtant, au 21e siècle, la nouvelle ‘’écoute’’ est ainsi déconstruite, chez les plus jeunes, surtout. Weilerstein (elle n’est pas la seule) nous propose un autre narratif du concert. Un scénario où ce dernier n’est plus le simple miroir d’un répertoire bien rodé et structuré, ou encore le perroquet d’une conception discursive basée sur une liste d’œuvres ‘’à jouer’’, dans le bon ordre et avec les bons compléments. Dans cette proposition, et à l’instar de la radio qui s’est dans le passé affranchie de la structure du concert, le concert façon Weilerstein s’affranchit aujourd’hui de la disposition traditionnelle dans laquelle il est enfermé depuis le 19e siècle. Les jours du programme live Ouverture-Concerto-Symphonie (pour la version d’orchestre) sont bien comptés. Le récital, moins contraint, se voit quand même remis en question par ces Fragments.
Est-ce une bonne chose? Une mauvaise chose? C’est une réalité. Il est futile de s’y opposer pour des raisons idéologiques ancrées dans une certaine conception rigide du bon goût, ou de la ‘’pertinence’’. On a eu des querelles entre les ‘’Modernes’’ et les ‘’Anciens’’, entre la gang à Brahms et celle à Wagner, entre les partisans de Boulez et ceux de Glass. Bêtises, toutes ces certitudes. Aucun de ces camps n’a fait disparaître l’autre, ou l’a rendu obsolète.
Il n’est pas non plus pertinent de savoir si ce que Alisa Weilerstein propose avec ces Fragments deviendra une forme ‘’à la mode’’ ou pas. Ou annonce une déconstruction totale des formes d’écoute du concert classique. Mais ce qui est certain, c’est que l’artiste explore un besoin très actuel, et très pertinent celui-là, de revoir la façon dont les concerts classiques sont donnés et écoutés. Ce questionnement est très contemporain et nécessaire, qu’on le veuille ou pas. Il est réjouissant, aussi, car il montre que la musique classique continue de susciter des questionnements, et qu’une jeune génération est prête à expérimenter avec elle, pas seulement en l’écrivant, mais aussi en la présentant à sa façon et selon ses propres codes. Ça, ça me dit qu’elle est bien vivante, et j’en suis très heureux.
Weilerstein (qui a joué spectaculairement avec une étonnante diversité de textures et de sonorités) n’a peut-être pas trouvé la formule magique (de toute façon, je suis sûr qu’il n’y en a pas!), mais elle a offert une idée, et nous a donné un ‘’spectacle’’ dont j’ai envie de connaître la ‘’suite’’ (lol).
Orchestre Métropolitain présente Passe-Partout symphonique
par Rédaction PAN M 360
Les amis favoris des tout-petits et de leurs familles s’invitent à l’Orchestre!
Passe-Partout, Passe-Carreau et Passe-Montagne montent sur scène pour faire découvrir la féérie des instruments et pour chanter des airs bien connus des Poussinots et Poussinettes.
Ne manquez pas ce concert familial dans l’univers musical de l’émission phare de Télé-Québec qui berce une nouvelle génération de tout-petits tout en permettant à leurs parents de retrouver leur cœur d’enfant.
Ce concert est d’une durée d’approximativement 60 minutes.
The favorite friends of toddlers and their families invite themselves to the Orchestra!
Passe-Partout, Passe-Carreau and Passe-Montagne take to the stage to showcase the enchantment of instruments and sing well-known Poussinots and Poussinettes tunes.
Don’t miss this family concert in the musical universe of Télé-Québec’s flagship program, which is lulling a new generation of toddlers to sleep, while allowing their parents to rediscover their childlike hearts.
Festival Bach: Reinhard Goebel & Schaghajegh Nosrati
par Rédaction PAN M 360
Vous pourriez penser que cela ressemble beaucoup à Mozart … oui, en effet. Le style galant des deux plus jeunes fils de J.S. Bach va dans ce sens. Johan Christian était la super star du style galant, à l’aise dans les grands cours de Milan, Naples, Londres et Mannheim. Christoph Friedrich Bach, dans ses dernières années, bien qu’il soit toujours resté à Bückeburg, a copié le style de son frère et a manifestement bien étudié les symphonies de Haydn. Les compositions les plus abouties des deux frères font partie du programme de ce concert. Mozart a dit à son père dans une lettre de Paris en 1778 : « M. Bach (Johann Christian Bach) de Londres est ici depuis 14 jours, vous pouvez imaginer sa joie et la mienne lorsque nous nous sommes retrouvés. Je l’aime, comme vous le savez, de tout mon cœur. » Après avoir dirigé l’Orchestre du Festival en 2019, le chef allemand Reinhard Goebel revient pour son édition 2023, accompagné par la jeune pianiste Schaghajegh Nosrati dans un concert qui fera résonner la musique de la dynastie Bach.
You might think that sounds a lot like Mozart… yes, it does. The gallant style of J.S. Bach’s two youngest sons is a case in point. Johan Christian was the super star of the galant style, at home in the great courts of Milan, Naples, London and Mannheim. Christoph Friedrich Bach, in his later years, though still living in Bückeburg, copied his brother’s style, and was clearly a student of Haydn’s symphonies. The two brothers’ most accomplished compositions are included in this concert’s program. Mozart told his father in a letter from Paris in 1778: « Mr. Bach (Johann Christian Bach) from London has been here for 14 days, you can imagine his joy and mine when we met again. I love him, as you know, with all my heart. » After conducting the Festival Orchestra in 2019, German conductor Reinhard Goebel returns for its 2023 edition, accompanied by young pianist Schaghajegh Nosrati in a concert that will resonate with the music of the Bach dynasty.
Festival Bach: Alisa Weilerstein à la Maison Symphonique
par Rédaction PAN M 360
Reconnue pour sa grande maîtrise artistique, son investissement émotionnel et la profondeur de ses interprétations, la violoncelliste Alisa Weilerstein est l’une des plus importantes musiciennes de notre époque. Ardente défenseuse de la musique de création, elle lance au début de 2023 Fragments, un projet artistique immersif qui réunit les trente-six mouvements des suites pour violoncelle de Bach avec vingt-sept œuvres originales. Alisa Weilerstein est mariée depuis 2013 au chef d’orchestre vénézuélien Rafael Payare.
Cellist Alisa Weilerstein is one of the most important musicians of our time, renowned for her artistic mastery, her emotional investment and the depth of her interpretations. An ardent advocate of creative music, in early 2023 she launched Fragments, an immersive artistic project that brings together the thirty-six movements of Bach’s cello suites with twenty-seven original works. Alisa Weilerstein has been married to Venezuelan conductor Rafael Payare since 2013.
Ce contenu provient du Festival Bach et est adapté par PAN M 360.
Entre Bruce Liu et l’OM, « c’est l’amour! »
par Alain Brunet
crédit photo: François Goupil
Samedi soir, l’Orchestre Métropolitain jouissait une fois de plus du charisme remarquable et de la réputation béton de son chef, et lançait sa saison dans une Maison symphonique archi pleine. De surcroît, une foule archi enthousiaste devant son orchestre préféré et son chef bien-aimé.
Controlled Burn, fait état d’une pratique autochtone ancestrale, visant à déclencher des feux préventifs afin de régénérer la forêt et aussi éviter une propagation des incendies ravageurs. La compositrice et violoncelliste crie Cris Derksen, formée à UBC en Colombie Britannique, a intégré les sonorités forestières et les crépitements du feu via les coups d’archets et autres procédés percussifs.
Harmoniquement, on est dans le typique néoclassicisme consonant des blockbusters cinématographiques et de séries télé nord-américaines, autour desquels la compositrice et soliste pour l’occasion, a greffé certains effets et manipulations électroacoustiques en temps réel – plutôt ténus. Chose sûre, les référents de cette esthétique étaient bien assez évidents pour que la vaste majorité du public présent à cette création y adhère au point d’ovationner sans réserve.
Comme nous l’a rappelé YNS en parlant de lui à la 3e personne, Richard Raymond avait joué ce concerto sous sa direction, en mars 2000. Il y a 22 ans, donc, le Concerto pour piano et orchestre no 2 en do mineur de Rachmaninov avait été joué et enregistré, et vu notamment par le Montréalais Bruce Liu, soliste vedette de la soirée.
À l’évidence, cette œuvre post-romantique se veut un autre choix consensuel cohérent avec la direction artistique de l’OM, surtout pour le fameux thème du deuxième mouvement (adagio sostenuto) qui fut repris en 1975, disons-le une énième fois, par le créateur (et mashupper) du mégatube All By Myself, Eric Carmen, repris comme on le sait par Céline Dion – à tel point que certains pensent aujourd’hui qu’il s’agit d’un hit de Céline.
Bruce Liu avait joué l’œuvre récemment avec le Philadelphia Orchestra et prolongeait le plaisir à MTL pour une toute première fois avec l’OM sous la direction du même chef – comme on le sait. Entre Bruce Liu et l’OM, « c’est l’amour », a souligné son chef avant l’exécution du Concerto no 2 de Rachmaninov. La version de l’œuvre était relativement apaisée par rapport à d’autres versions connues dont l’originelle et sied fort bien au style de Bruce Liu, d’une extrême finesse et d’une grande circonspection si l’on prend en compte son jeune âge (26 ans).
Rappelons qu’on a ici affaire à un champion olympique du piano, grand gagnant du Concours Chopin en 2021, de surcroît le 1er musicien québécois à avoir ravi la première place après que son collègue Charles Richard-Hamelin eut ravi la seconde en 2016. Permettons-nous d’insister: cet honneur décerné à Bruce Liu est énorme sur la planète classique, d’où la nécessité de suivre de près la carrière de ce jeune musicien ayant joint l’élite mondiale.
Proposant un style ni trop éteint ni trop flamboyant, Bruce Liu affiche d’ores et déjà cette maturité des grands concertistes, et dont la personnalité affirmée nous réserve encore bien des surprises. Cohérent jusqu’au rappel, le soliste jouera un Prélude de JS Bach en mi mineur, BWV 855, jadis transposé en si mineur par Alexandre Illitch Ziloti qui avait dirigé la création du concerto no. 2 – à Moscou en 1901.
La seconde partie du programme était consacrée à l’enregistrement pour le label Atma Classique de la Symphonie no 2 en ré majeur op. 43 de Jean Sibelius, créée en 1902 à Helsinki. Cette captation en direct se faisait dans le contexte d’une intégrale discographique des symphonies du compositeur finlandais en cours de production. Le troisième choix au programme est aussi consensuel, cette symphonie de Sibelius étant la plus connue et forcément la plus jouée. Inutile de l’ajouter, nous sommes de nouveau sur ce territoire post-romantique que prise (entre autres) YNS.
Cette très belle œuvre fut d’abord inspirée par un séjour en Italie et le personnage de Don Juan (imaginé au 17e siècle) et a souvent été comparée à la Pathétique de Tchaïkovski. Le caractère épique du premier et quatrième mouvement avaient alors une résonance nationale dans une Finlande opprimée par la Russie. Transfert de sens… Malgré les agacements causés par les applaudissements réprimés par le chef et quelques épisodes de sanatorium dans l’amphithéâtre, on peut conclure à une solide exécution et à une une fluidité enviable entre les sections de l’OM, particulièrement aux troisième mouvement ( Vivacissimo — Lento e suave — Tempo primo — attacca) et au quatrième mouvement ( allegro moderato – Moderato assai – Meno moderato e poco a poco ravvivando il tempo – Tempo I – Largamente e pesante – Poco largamente – Molto largamente). La cohésion des pupitres, la rondeur et l’amplitude du son témoignent d’une connaissance profonde de l’œuvre par le maestro québécois. Avec quelques retouches il va sans dire, cette interprétation de la Symphonie no 2 de Sibelius pourra s’inscrire sans problème dans le répertoire discographique de l’OM chez Atma Classique.
OSM | Le Sacre du printemps dans toute sa force et sa splendeur
par Rédaction PAN M 360
crédit photo: Gabriel Fournier
Mardi soir à la Maison symphonique ouverture de la saison 2023-2024 de l’Orchestre symphonique de Montréal, nous a réservé, peut-être à l’image de la saison dans son ensemble, quelques surprises fort intéressantes. Bien-sûr, le monument qu’est le Sacre du printemps d’Igor Stravinski était annoncé en grande pompe, mais cela n’a pas empêché le public de découvrir une autre forme de rituel en musique durant le concert.
La Messe glagolitique de Leos Janácek était une belle surprise, un choix étonnant comme première œuvre jouée de la saison, mais un choix qui mérite d’être félicité. Le mélange de la tradition liturgique et du romantisme tardif a façonné une œuvre qu’on ne peut qu’apprécier pour sa puissance et sa spiritualité. Une exécution remarquable, on souligne toutefois le volume magistral du chœur de l’OSM, de qualité incroyable comme toujours, qui étouffait un peu les solistes par moments.
Après un entracte bien mérité pour les musiciens, c’était au tour de la tête d’affiche de prendre la scène, ou plutôt les lutrins. Le Sacre du printemps est une œuvre difficile qui avait donné du fil à retorde aux musiciens pendant plus d’un mois, lors de sa création en 1913. Malgré tout, l’OSM a su briller à maintes reprises au cours de l’œuvre. Les timbres étaient parfaits, les sonorités claires et soutenues, et il est justifié de féliciter la performance des bassons, des flûtes et de la section des cuivres qui ont été excellents tout au long de la pièce. La section rythmique était plus que solide. Elle a su porter l’œuvre pour qui le rythme est si important.
Le choix des tempi est à noter pendant la première moitié du Sacre. On souligne le pesante des « Rondes printanières » qui était un peu carré, mais surtout une aisance dans la vitesse des parties vives et rapides. À l’image de leur mantra depuis deux ans, l’OSM et Rafael Payare excellent dans l’intensité. De plus d’une manière, l’exécution de la seconde moitié de l’œuvre de Stravinski le démontre à merveille. La maîtrise de la tension grandissante menant au sacrifice et la puissance de l’orchestre ferait chaud au cœur du compositeur. Une finale parfaite pour un superbe concert d’ouverture et, on le sent, une superbe saison à venir!
Exploratrices symphoniques à la Maison Symphonique de Montréal
par Rédaction PAN M 360
Au coeur de la Grande Dépression du siècle dernier, la compositrice afro-américaine Florence Price transcrit le drame des femmes et des hommes de son époque en explorant le pouvoir évocateur de l’orchestre. Véritable orfèvre du son, la Montréalaise Keiko Devaux travaille de l’instrument à la machine pour créer des combinaisons inédites. Angel Blue, l’une des sopranos les plus en demande dans le monde, prête sa voix époustouflante aux oeuvres de Barber.
In the midst of the Great Depression of the last century, the African-American composer Florence Price transcribed the drama of the women and men of her time by exploring the evocative power of the orchestra. Montreal-based Keiko Devaux is a true sound goldsmith, working from instrument to machine to create new combinations. Angel Blue, one of the world’s most sought-after sopranos, lends her breathtaking voice to Barber’s works.
Chœur Métropolitain : Chœur et couleurs à la Maison symphonique de Montréal
par Rédaction PAN M 360
À la chaleur de la voix humaine se joignent des couleurs plus inattendues. De Schubert, Nachtgesang im Walde, pour chœur d’hommes et quatre cors, nous emmène en forêt dans une balade nocturne mais lumineuse pour y célébrer la nature. Les Trois pièces pour chœur mixte de Clara Schumann sont plus que charmantes, et laissent briller le talent de cette musicienne extraordinaire. Envoûtants, les Quatre chants de Brahms sont écrits pour voix de femmes, deux cors et harpe, un accompagnement aussi inusité que typiquement romantique. Dans la pure tradition de l’ancienne musique d’église, la Messe n° 2 de Bruckner ne manque pas de référence aux maîtres du passé, tout en étant fidèle au style si personnel du compositeur.
The warmth of the human voice is joined by more unexpected colors. Schubert’s Nachtgesang im Walde, for men’s choir and four horns, takes us on a nocturnal but luminous walk in the forest to celebrate nature. Clara Schumann’s Three Pieces for Mixed Choir are more than charming, and let the talent of this extraordinary musician shine through. Brahms’ Four Songs are written for women’s voices, two horns and harp, an accompaniment as unusual as it is typically Romantic. In the pure tradition of early church music, Bruckner’s Mass No. 2 does not lack references to the masters of the past, while remaining faithful to the composer’s own personal style.
L’Orchestre Métropolitain présente Le pelleteur de nuages à la Maison Symphonique
par Rédaction PAN M 360
L’Orchestre Métropolitain présente une adaptation symphonique de l’album jeunesse Le pelleteur de nuages de Simon Boulerice, un récit magnifique et immensément poétique relatant l’histoire du jeune Elliot, un petit garçon à l’imagination débordante atteint de vitiligo. Paru à La courte échelle en 2018, ce livre illustré par Josée Bisaillon aborde les thèmes de la différence, la diversité, la stigmatisation, l’inclusion et l’estime de soi.
Sous la baguette de la cheffe Geneviève Leclair, la musique fait avancer l’histoire tout en nous faisant découvrir les personnages : Elliot, son père et sa mère. Chacune de leurs perspectives est mise en musique par trois compositrices et compositeurs canadiens, de façon à représenter l’univers et les caractéristiques des personnages. Les trois parties de l’album sont entrecoupées d’interludes musicaux de jeunes solistes, lauréats du Concours OMNI 2021, accompagnés par les musiciennes et musiciens de l’orchestre.
The Orchestre Métropolitain presents a symphonic adaptation of Simon Boulerice’s children’s book Le pelleteur de nuages, a beautiful and immensely poetic tale telling the story of young Elliot, a little boy with an overactive imagination who has vitiligo. Published by La courte échelle in 2018, this book illustrated by Josée Bisaillon addresses themes of difference, diversity, stigma, inclusion and self-esteem.
Under the baton of conductor Geneviève Leclair, the music moves the story forward while introducing us to the characters: Elliot, his father and his mother. Each of their perspectives is set to music by three Canadian composers in a way that represents the world and characteristics of the characters. The three parts of the album are interspersed with musical interludes by young soloists, winners of the OMNI 2021 Competition, accompanied by the musicians of the orchestra.
Ce contenu provient de l’Orchestre Métropolitain et est adapté par PAN M 360.
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