Le quatrième album de Wolf Castle est ancré dans sa communauté et sa famille, et porté par une nouvelle perspective et une nouvelle compréhension de sa place dans le monde. Il ressemble moins à un album de passage à l’âge adulte qu’aux réflexions de quelqu’un qui a enfin appris à exprimer qui il est et ce qu’il représente. Plutôt qu’une naïveté juvénile, Waiting for the Dawn est un album d’assurance et d’optimisme réaliste.
Le rappeur du Nouveau-Brunswick s’inspire du hip-hop des années 90, comme en témoigne le titre d’ouverture Da Air, qui parle de la lutte pour se faire entendre et de la volonté de ne pas se laisser abattre. La voix de Wolf Castle (de son vrai nom Tristan Grant) est posée sur des cuivres, des cordes et des touches rêveuses, le tout sur un rythme classique des années 90.
Sur I Won’t Stop, Grant chante la nature compliquée de la vie ; il admet qu’il préfère parfois se changer les idées et oublier son passé, mais qu’en fin de compte, il cherche davantage l’espoir que l’évasion.
La communauté joue un rôle central dans la vie de Grants. Il a perdu son grand-père peu avant de commencer à écrire l’album, ce qui lui a fait prendre conscience de l’importance de la famille. Dans l’avant-dernière chanson, Never Letting Go, il parle des choses qui rendent sa famille imparfaite, son père absent et la schizophrénie de son frère, mais il dit qu’il aime sa famille d’autant plus pour ces choses ; il a réussi dans la vie grâce à son sens aigu de la communauté et de la famille, en dépit d’une éducation difficile. La dernière chanson, Hey Ya Hey (Sewell St. Song), est un dernier mot plus doux et plus introspectif sur ce besoin de communauté. Un chœur de voix s’élève sur une guitare acoustique, chantant « hey ya hey ya », créant une chaleur, exsudant l’unité dans les derniers instants du disque.
Wolf a démontré sa force de caractère et sa confiance en sa voix tout au long de cet album. Ses paroles sont complétées par un mélange cohérent d’instruments hip-hop et R&B, qui vous emmènent dans des endroits plus durs et plus timides, puis vous ramènent lentement vers un lieu de confort. C’est une belle démonstration des multiples facettes de l’artiste et cela montre qu’il se sent connecté à qui il est, d’où il vient et où il va.