On l’a connu à travers Nomadic Massive, il a aussi lancé plusieurs enregistrements et voici le troisième album qui suit un EP paru l’automne dernier. Originaire du Cap-Haïtien, cet auteur, compositeur, chanteur et travailleur social, activiste fervent, est sans conteste une des voix fortes de la diversité montréalaise. Vox Sambou travaille avec des musiciens top niveau, qui maîtrisent les beats haïtiens (konpa, rara, vaudou) et jamaïcains (roots, dancehall, ska) mais aussi le funk, le groove, le jazz, le rap kreyol et francophone, et bien sûr les rythmes de l’Afrique moderne et ancestrale.
Ainsi donc, un album sort peu après l’EP Novam, rendu public en novam (novembre) dernier : Hayti Lives a pour objet de fusionner les rythmes ancestraux de l’Île Magique haïtiens et ceux d’Afrique centrale, plus précisément du Congo. Hayti Lives se veut également un hommage aux aïeux, tout autant qu’une immersion dans le présent.
Peinte par Kando sur la pochette de cet opus, la reine yoruba Moremi Ajasoro est représentée en héroïne, ce qui en dit long sur les vecteurs politico-poétiques que priorise Vox Sambou. On sait que l’ethnie yoruba, ici soulignée à grands traits, est fondamentale dans les cultures créoles des Antilles, aussi dans ses destinées historiques et révolutionnaires, dans ses espoirs et ses accrocs vers une quête de libération et de résistance acharnée. Et la musique? De la très bonne !
Quiconque écoute les beats haïtiens et congolais (rumba, soukouss, etc.) s’y retrouvera, le tout soudé par une dégaine afrobeat, dans le groove comme dans l’instrumentation. Membre de la famille Nomadic Massive, il s’est toujours entouré d’excellents musiciens, et c’est ici le cas à n’en point douter.Voyez le personnel pour vous en convaincre : Robints Paul, Naxx Bitota et Malika Tirolien, voix,David Ryshpan, claviers,Frank O’Sullivan et Kabemba Kapiteni, guitares,Dauphin Mboyi, Diegal Leger et Pit De Souza, basses, Jean Daniel T. Desbiens et Lionel Kizaba, batteries, Ronald Nazaire, percussions, Rémi Cormier, trompette, Modibo Keita, trombone, Jean François Ouellet, et Mario Allard, saxes baryton,Mathias Burgos, Alexandre Colas-Jeffery et Alex Francoeur, saxes ténor, Vinicius Chagas, flûte.
S’y succèdent les hymnes aux luttes et avancées de la diaspora afro-descendante, hymnes à la liberté, à la résistance et à l’émancipation. Du solide!