Sensuelle, excentrique, audacieuse, spectaculaire, Virginie B débarque sur le chantier de la pop keb de création avec plus qu’un look et une garde-robe, mais aussi avec le coffre d’outils d’une vraie pro. L’accompagnement de la chanteuse et guitariste est constitué de Louis Jeay Beaulieu (synthés, basse, guitares, boîte à rythmes), Simon Bilodeau (batterie), Jo-Any Martel (chant), Damien Jade-Cyr (saxophones), Daniel Thouin (Rhodes, Moog & Oberheim), Mélanie Venditti (arrangements de cordes), Cédric Grossi (guitare), Grégoire Jeay (flûte traversière baroque), Miles Dupire-Gagnon (percussions), Chris Lepp-Forestt (batterie). Pour la plupart, ces artistes ont été éduqués dans les facultés de musique et sont visiblement enclins au jazz et à la néo-soul. Or, la néo-soul inclut aujourd’hui beaucoup plus de beatmaking, entendre programmation, filtrage, échantillonnage. Virginie B préfère une solide charpente instrumentale au service de sa voix. Les référents stylistiques rappellent même la space pop et le folk progressif des années 70 au Québec (Harmonium, Contraction, etc.) approche rétro-nuovo habilement métissée à la soul-funk et au jazz groove que prisent tant de musiciens (non classiques) formés dans les conservatoires et facultés de musique. On est ici tenté de faire quelques rapprochements esthétiques avec Les Louanges, mais la proposition de Virginie B s’avère plus vintage, plus conservatrice que suggère son look et ses mises en scène propices au métavers.
