Par Levi Gogerla
Lorsqu’on songe à quelque chose ou à quelqu’un qui renaît de ses cendres, on imagine le phénix qui s’élève. Fenice, le plus récent album de la formation psychédélique Ufomammut, représente ainsi une forme de renaissance pour ce trio de musiciens drone-heavy – Poia, Urlo et le petit nouveau Levre –, non seulement sur le plan thématique, mais aussi sur le plan métaphysique. En effet, le groupe change de style, il entre dans une nouvelle ère de tonalités en s’inspirant de son vécu post-pandémique. Fenice constitue un album de renouveau pour Ufomammut, il force les auditeurs à errer comme hypnotisés entre les réverbérations rugissantes et la basse lourde et subaquatique, riff après riff.
Ufomammut profite de ce nouvel album pour faire des expériences. Le groupe italien de doom-métal demeure à l’aise dans ces gémissements émanant d’un mur de bruit synthétique – qui évoque des reptations dans un sombre donjon – et ces voix bourdonnantes. Les progressions de riffs culminent en jams massifs, caractérisés par des notes répétées et des arpèges ensorcelants. Ufomammut s’est toujours distingué par sa capacité à transformer les genres grâce à un mélange d’approches compositionnelles, tout en respectant ses principes fondamentaux.
Fenice est venu rapidement aux musiciens; ils l’ont créé pendant la pandémie, les chansons ont pris forme grâce à Levre, le nouveau batteur, qui ajoute une rage presque punk aux sons qui sortent des amplis à lampes et aux drones gigantesques de Poia, ainsi qu’à la guitare et à la basse distordues d’Urlo.
Composé comme une longue pièce, Fenice se subdivise en six parties qu’on doit idéalement écouter d’une traite. Les vastes vallées et canyons sonores d’un album d’Ufomammut sont remplis d’un kaléidoscope d’influences psychédéliques et spatiales. Après huit albums, cette formation poursuit son impressionnant périple dans les profondeurs du doom classique qui glorifie les riffs, à l’image des titans du genre. Fenice est la suite d’une quête à l’échelle cosmique; c’est une source d’influence gargantuesque et une exaltation continue du riff, dans la musique doom-métal.