Tirant son nom du quartier populaire et bigarré de Paris, et fondé par les deux Français à l’origine du label du même nom et du projet Chicha Libre, Barbès est une petite boîte sans prétention dans le quartier de Park Slope à Brooklyn. Grâce au flair et à la rigueur de son directeur musical, sa réputation éclipse largement sa capacité d’occupation limitée. On peut autant y tomber sur un party de champeta, un rite gnawa durant jusqu’au petit matin ou un récital de versions nigérianes des chansons de Georges Brassens. Et comme toutes les boîtes de ce genre ces jours-ci, ses portes sont closes.
Depuis 16 ans, tous les mardis invariablement, entre les lundis Tropical Vortex et les mercredis des Mandingo Ambassadors, le nonet Slavic Soul Party! remplit la petite salle du Barbès du charivari des cuivres de son énergique funk balkanique. Il y a même enregistré une interprétation musclée de la Far East Suite de Duke Ellington.
Maintenant que sa remarquable assiduité a été fâcheusement interrompue et qu’il attend avec impatience de remonter sur scène, le groupe pige dans les enregistrements de ses concerts à Barbès et en transmet un nouveau chaque mardi. Le premier est ce pot-pourri capté l’été dernier. Bien sûr, ce n’est pas comme y être, mais calez une bouteille de vodka, mettez-vous à plat ventre et grimpez le volume… vous obtiendrez une solution de rechange acceptable.