The Will to Live, de Titus Andronicus, vous saisit l’ouïe d’emblée et ne vous laisse pas un instant de répit pendant 51 minutes. J’ai dû baisser le volume au fur et à mesure de l’écoute; c’était une journée tranquille chez moi, je n’avais pas besoin de faire trembler les murs et d’énerver mes voisins. Or, même si le volume était bas, le son demeurait aussi fort. Dans les premières chansons de l’album – au rock fort énergique –, on dirait que les accords de guitare sont exécutés à l’aide d’un moulin à vent. Et chacune des paroles résonne comme si elle était chantée dans un stade rempli de fans qui rugissent, le poing en l’air. Je m’attendais presque à entendre le refrain de « I wanna rock and roll all night – And party every day! ».
Dead Meat et Baby Crazy sont des chansons punk-rock classique, qui m’ont téléporté dans le mosh pit d’un club sombre et crado. Les pièces défilent de manière fluide. An Anomaly, dont le refrain parle du Diable, fait place à Give Me Grief, à la mélodie pop accrocheuse. Bref, tout ça m’a mis le cerveau en purée.
Titus Andronicus, la pièce de Shakespeare dont le groupe tire son nom, est une tragédie empreinte de mort, de meurtre, de vengeance, de chagrin, de deuil et même de cannibalisme. Un nom aux connotations sinistres, qui convient parfaitement à un groupe qui fait ce genre de musique.
Les dernières pièces de The Will to Live sont celles que je préfère. Le rock pesant de We’re Coming Back et de 69 Stones qui fait office d’au revoir. Piano droit, voix qui s’harmonisent, batterie jouée aux balais et même harmonica, pour conclure. Je sentais avait pour mission de secouer quelque peu mes murs. Un album qui contente son musicophile, donc.