Si vous avez l’impression qu’il n’y a pas grand-chose de nouveau sous le soleil, vous feriez bien de regarder vers l’Est et d’écouter TEKE::TEKE. Formé par le guitariste Serge Nakauchi-Pelletier en hommage à Takeshi Terauchi, pionnier de l’eleki, une sorte de surf-rock japonais qui a commencé à prendre de l’ampleur dans les années 1960, TEKE::TEKE a rapidement trouvé son rythme de croisière avec l’arrivée de la chanteuse Maya Kuroki et est parvenu à créer un son qui lui est propre.
Avec la sortie de leur premier album, Shirushi, il y a deux ans, ce groupe montréalais de sept musiciens n’a pas seulement fait des vagues, mais s’est véritablement avéré un boulet de canon sur la scène avec son mélange bombastique d’eleki, d’art-rock et de musique folklorique japonaise. Hagata, le deuxième album très attendu du groupe, voit le groupe plonger d’encore plus haut et atterrir avec grâce.
Hagata commence par Garakuta, un morceau explosif qui place l’auditeur dans un paysage sonore tourbillonnant d’instrumentation japonaise traditionnelle traversant des genres tels que le garage-rock, l’art-rock, le big band, la musique de film et le psychédélisme. TEKE::TEKE ne réinvente pas nécessairement la roue ici, mais ils parviennent à créer de la nouveauté en combinant des formes traditionnelles et contemporaines de manière inattendue et satisfaisante. Prenez par exemple le sixième morceau, Doppelganger, qui adopte audacieusement le thème du » western » et l’imprègne d’une forte saveur d’umami, ce qui en fait un candidat solide pour la bande originale de Kill Bill.
Constitué de sept musiciens, le groupe dispose d’une large palette sonore avec laquelle il peut travailler, ce qui se traduit par de nombreux moments cinématographiques et des apogées dramatiques tout au long de l’album. En réalité, chaque chanson semble être une œuvre à part entière, mais l’album est délicieusement cohérent en termes de qualité et de création d’une narration générale du début à la fin. Setagaya Koya est un autre morceau phare qui a une forte connotation de thriller policier des années 70. Bien que l’album soit familier, les fans de leurs précédents travaux seront ravis de l’évolution du groupe et de sa volonté de repousser les limites. Hagata est avant tout un exercice expressif de joie et de créativité.