Les amateurs de bandes dessinées cool connaissent le style néo-psychédélique caractéristique du dessinateur Jesse Jacobs, de Hamilton. Un univers précis et géométrique, à la fois sympathique et inquiétant, surréaliste avec une touche de profondeur douteuse, la collision soigneusement contrôlée de couleurs hyper-saturées (le fameux « arc-en-ciel dans l’obscurité » chanté par Ronnie James Dio).
Le jeu vidéo Spinch, qui sera lancé cet automne, projette le joueur dans le puissant imaginaire de Jacobs, dynamisé par le son, le mouvement et la réactivité. Jacob le décrit comme un « écosystème » qui propose une foule de choses à voir et à faire (et auxquelles échouer), et plus encore à aimer, à craindre et peut-être même à manger. Nous verrons bien, le moment venu.
Publiée quelques semaines avant la sortie du jeu le 3 septembre, la bande-son est l’œuvre de Thesis Sahib – pseudonyme musical de l’artiste multidisciplinaire James Kirkpatrick de London, en Ontario, qui n’est pas étranger aux chiptunes, aux jouets à circuits trafiqués et aux rythmes percutants. Une bonne partie du matériel est constituée de battle jams à 8 bits croustillants et de thèmes de zones dangereuses dans le style classique des jeux sur console. C’est assez amusant, bien qu’un brin téméraire et trop ambitieux par moments. Les pièces comme la magnifique New Ecology, l’hyperactive et trépidante Forest Masters (World 3), et la poignante Before the End sont celles qui s’harmonisent le mieux avec l’expression visuelle de Jacob : lumineuses, invitantes et palpitant de vie étrange.