Snarky Puppy n’a pas besoin de présentation, ce groupe incarne presque à lui seul le jazz-fusion du XXIe siècle. De fait, on devrait plutôt parler d’un « collectif » que d’un groupe, puisqu’il compte dans ses rangs de 25 à 40 musiciens. Snarky Puppy est renommé de par le monde pour ses arrangements sensationnels et ses prestations viscérales. Les membres de la diaspora Snarky Puppy proviennent de tous les horizons, mais son terreau se trouve dans les salles de répétition de l’université North Texas, où le bassiste et leader, Michael League, a conçu le projet. Empire central, leur dernière parution, les voit puiser dans ces racines texanes pour livrer un solide recueil de nouvelles pièces.
Comme on pouvait s’y attendre, Snarky Puppy nous propose sa mixture singulière de funk, de jazz et de R&B, sans oublier l’ingrédient prog. Bien que le groupe se soit toujours efforcé de composer de la musique qui nourrit à la fois l’esprit et le corps, c’est davantage ce dernier que stimulera allègrement Empire central. Enregistré au cours de huit soirées dans une boîte de nuit de Dallas, l’album s’appuie sur le groove, le rythme, ainsi que des arrangements bien tassés qui mettent en valeur les forces du collectif.
Cette fois-ci c’est Bernard Wright, New-Yorkais devenu Texan, qui est de la partie. Claviériste influent des années 1980, Wright s’en donne à cœur joie dans la funky Take It!. Dans Belmont, une autre pièce très réussie, Snarky Puppy démontre sa force en matière de mélodies et de partitions travaillées. Comme toujours, les ingénieurs du son font un boulot remarquable en faisant ressortir chaque élément du mix. Rien de particulièrement spectaculaire, donc, mais un album solide, créé selon les règles de l’art, qui plaira aux fans comme aux nouveaux venus.