Des premiers albums comme celui de Sister Ray, ça ne court pas les rues. Empreint de vulnérabilité pure et de catharsis, le recueil folk-rock indé Communion est aussi déchirant que mystifiant. Même si vous n’aviez jamais entendu parler de cette auteure-compositrice-interprète – à l’alias effectivement inspiré de la chanson des Velvet Underground –, vous aurez l’impression de la connaître comme une amie perdue de vue et retrouvée, qui vous avoue toutes ses insécurités, ses traumatismes et ses faiblesses au fil des conversations.
Dans Communion, Sister Ray – Ella Coyes à la ville – ne se contente toutefois pas de s’apitoyer sur son sort. Pour cette jeune femme originaire d’Edmonton et installée à Toronto, les peines doivent nous édifier et les événements ne pas nous déterminer. Ces chansons nous rappellent que le tragique frappe parfois les gens bien, mais que nous ne devons pas le laisser influer sur notre existence. Communion lutte contre ces idées qui s’infiltrent dans le cerveau et saignent, lentement mais sûrement, notre psyché.
Si vous avez déjà eu le cœur brisé, Communion vous rappellera ce sentiment… au ralenti. C’est ce vous ressentirez, et bien d’autres choses, en écoutant des chansons comme Violence, Jackie in the Kitchen et Visions. Cet album a été exécuté et réalisé, de façon assurée et pertinente, par Ella Coyes et le duo alt-pop toronto-brooklynois Ginla. Tous les amateurs de Big Thief, d’Angel Olsen ou même de Prince passeront un beau – voire émouvant – moment à l’écoute de cette Communion.