La petite fille du Bas du Fleuve persiste à se tremper dans le jazz latin et elle y nage et navigue avec une grande assurance. Disons-le: si on ne savait pas que la trompettiste et flugelhorniste est Québécoise et francophone, on jurerait qu’elle est Latina. Bien qu’on sente sa touche personnelle, de plus en plus assurée avec les années.
Mi Hogar II est évidemment la suite de Mi Hogar, paru en 2023. Avec ce même cocktail de musicien.ne.s largement d’origine cubaine, mais pas que; vivant à New-York, Montréal ou Toronto et réunis et bien soudés par la magie de la musique. Une vingtaine au total.
On y entend quatre pianistes aux styles différents, dont la formidable Danae Olano et le non moins remarquable Manuel Valera. On note aussi une multitude de percussionnistes, encadrés par l’omniprésent batteur Michel Medranom Brindis. Ainsi que la présence de deux saxophonistes costauds, Ivan Renta et Oscar Rodriguez.
Et tout ceci déménage sérieusement et furieusement à de nombreux moments, avec grâce. Mais ce groupe multiforme sait aussi ralentir et embrasser le boléro et la balade, avec tendresse et volupté, entre autres sur la pièce Sueños de Cambios ou intervient le délicieux violon de Elizabeth Rodriguez, en dialogue avec la trompette rachelienne. Nous voici échoués sur une plage déserte, avec une petite brise et, peut-être, un mojito à boire.
Le jeu de trompette et de bugle de Rachel Therrien ne cesse de s’enrichir et de s’approfondir en subtilité. Il en est de même des talents de compositrice et arrangeuse de la dame, qui vit entre New-York et Montréal. Mi Hogar II est un album largement instrumental, qui se termine toutefois sur une chanson ludique intitulée Beauty Free, interprétée par la New-yorkaise Mireya Ramos et le Montréalais Andy Rubal.
En sept mots: cet album est de la grande classe! De stature internationale, aucun doute. Sin duda.