Aucun autre média montréalais ne dispose d’autant de ressources humaines pour assurer une couverture experte du Festival International de Jazz de Montréal. Nous sommes nombreux à parcourir le site extérieur et les salles de concert : Jacob Langlois-Pelletier, Frédéric Cardin, Stephan Boissonneault, Michel Labrecque, Varun Swarup, Vitta Morales et Alain Brunet vous présentent leurs critiques d’albums, comptes rendus de concerts et quelques interviews. Bonne lecture et bonne écoute !
À moins que vous ne soyez au fait de la scène musicale californienne, je pense que LA LOM n’est pas encore sous votre radar, et cela devrait changer. Avant cet article, ma connaissance du trio de Los Angeles était, il est vrai, superficielle. Au départ, j’avais même pensé qu’ils ne m’étaient pas familiers avant de me souvenir qu’il s’agissait de ce groupe qui faisait fureur sur les médias sociaux avec des reprises de vieilles chansons de cumbia et des vidéos tournées sur ce qui semblait être une pellicule de huit millimètres. Après avoir vérifié que je vivais toujours en 2024, je me suis mis au travail.
Se plonger dans leur discographie a été très agréable. Une discographie qui, soit dit en passant, ne date que de 2022. Malgré cela, LA LOM a déjà réussi à faire de grandes vagues avec un mélange spécial de cumbia, de surf et de rock, ainsi que l’incorporation occasionnelle de son cubain et de boléro mexicain. Ma limite de mots ne permet pas de faire un guide complet de la musique du monde latin, mais il suffit de dire que ces gringos ont fait leurs devoirs et qu’ils ont vraiment intériorisé les genres susmentionnés. Des références évidentes aux sensibilités psychédéliques de Los Mirlos, aux douces ballades de Marco Antonio Muñiz et à l’âge d’or de la guitare à réverbération, peuvent toutes être entendues dans le jeu et l’écriture de LA LOM. Le résultat est un pastiche panaméricain de vibes immaculées.
S’appuyer à ce point sur la nostalgie comporte toutefois des risques. En effet, cela laisse la porte ouverte à la stagnation, surtout si l’on ne prend pas soin d’innover dans les genres auxquels on emprunte. Je ne veux pas dire que LA LOM est voué à cette stagnation, mais simplement qu’il doit être prudent. Après tout, leurs reprises sont pour la plupart des interprétations directes de classiques tels que Juana la Cubana, Llorar et, lors d’une session live, Sleepwalk de Santo et Johnny.
Avec tout cela dit, je suis toujours excité de voir ce que LA LOM va faire ensuite et je suis particulièrement excité par leur premier album complet à venir. Je m’attends à ce qu’il soit un grand test pour leur talent artistique, car il présentera une musique entièrement originale. De plus, on nous dit que l’album a été produit par Eliot Bergman (qui a également produit des groupes tels que Major Lazor et Cage the Elephant). Seul l’avenir nous dira si cet album marque un tournant dans leur créativité, s’ils restent de bons praticiens d’une musique ancienne ou s’ils en sont les innovateurs. Pour l’instant, le guitariste Zac Sokolow, le bassiste Jake Faulkner et le batteur Nicholas Baker termineront l’année comme ils l’ont commencée, en continuant à tourner sans relâche. Si vous êtes à Montréal, ne manquez pas leur spectacle gratuit à la scène Rio Tinto le 27 juin à 20 h dans le cadre du festival de jazz de cette année.